La situation était floue depuis les annonces de confinement par le président français lundi soir : aller faire le plein au Luxembourg était-il encore un motif de sortie pour les habitants de Lorraine ? Non, nous confirment les officiels comme les pompes. Sauf pour les frontaliers.
« Mardi matin on était encore blindé comme jamais, confie une caissière d’une pompe à Rodange. Il y a eu un flottement dans la journée mais là, depuis mercredi et surtout ce jeudi, on beaucoup moins de clients. » En cause : le papier d’autorisation de sortie que doivent remplir les Français confinés ne prévoit pas de franchissement de frontière pour faire les courses ou son plein d’essence. Interpellée sur le cas concret, la municipalité de Longwy a même diffusé un message sur les réseaux sociaux : Non, le tour à la pompe au Luxembourg n’est pas un motif valable.
Prêter sa voiture à un fronta ?
Seule exception : « les frontaliers peuvent encore faire le plein chez nous, poursuit la caissière. Ils peuvent franchir la frontière avec leur laissez-passer du travail. Une solution entre voisins, peut être de prêter la voiture à un ami frontalier ! » Tout ça pour gagner quelques centimes ? Pas forcément. Un autre problème pourrait pointer le bout de son nez ces prochains jours : il n’y a plus de pompe à essence depuis une dizaine d’années, du côté français, sur la proche frontière avec le Luxembourg. Dans le bassin de Longwy, l’une des plus proches se situent en rase campagne à Villers-la-Montagne. Un simple point de ravitaillement d’urgence. Sinon ça sera en roulant vers le versant meusien, ou Leclerc-Fameck via l’A31… ça fait loin. D’un autre côté, vu le nombre de personnes confinées, les besoins en carburant devraient baisser aussi. « En tous cas à la frontière à Rodange ça contrôle fort, termine notre caissière. Même les policiers luxembourgeois font des contrôles ! »
HG / Le Quotidien
Par ailleurs, selon la sénatrice du Pays-Haut Véronique Guillotin, les autorités françaises ont dû revoir la copie concernant les véhicules des hôpitaux et du personnel soignant français du nord-lorrain, privés de faire le plein au Grand-Duché puisqu’ils n’y travaillent pas ! « Quand le bon sens l’emporte… », conclut-elle, en expliquant que le problème est résolu ce jeudi. C’est le moins que l’on puisse dire !