La pandémie de Coronavirus n’a pas épargné les anciens mineurs. Au-delà des drames familiaux, le syndicat CFDT des mines de fer de Lorraine a constaté une dérive : les décès déclarés Covid-19 ont coupé court aux droits liés aux maladies professionnelles. La réaction a été immédiate.
Premiers décès mi-mars
Dans le Jarnisy, les Gueules jaunes ont déploré la perte d’un des leurs dès la mi-mars. Son épouse, hospitalisée dans le même établissement mosellan quelques jours plus tard, a également succombé.
«Nous étions en contact avec leurs enfants, relate Henri Iwankowski, secrétaire général des mineurs de fer de Lorraine CFDT. Nous leur avons conseillé de récupérer un certificat descriptif des causes du décès.» Ceci au nom de l’éternel combat des syndicalistes : « Si la cause du décès est imputable à la maladie professionnelle, la veuve ou, en l’occurrence, les enfants peuvent bénéficier d’une rente réparatrice. »
Procédures stoppées
Problème : la famille concernée n’a pu obtenir le précieux document. « Débordés à cette époque, les médecins n’avaient pas le temps de rédiger de certificat. Tous les décès ont été déclarés Covid-19. »
Et du même coup, les procédures pouvant donner droit à des réparations ont été stoppées net…
Six modèles
Face à cette situation, les syndicalistes des sections de Conflans-en-Jarnisy et Freyming-Merlebach ont rapidement réagi. « Nous avons élaboré six modèles de lettres type, pour des cas de figure avec ou sans reconnaissance de la maladie professionnelle, avec ou sans certificat médical. »
Depuis, ces documents, dûment complétés, ont permis à certaines familles d’obtenir gain de cause. « Malheureusement, ça complique encore un peu plus la constitution des dossiers », peste Henri Iwankowski.