À moins de trois mois de l’élection à Vittel, le comité régional chargé de l’organiser vient d’être dissous et les titres départementaux sont à vendre. Le feuilleton houleux des Miss n’en finit plus de défrayer la chronique en Lorraine.
Le dernier épisode en date s’affiche au vu et au su de tous sur le site internet de Miss Lorraine. C’est d’ailleurs désormais la seule et unique information qui y est encore donnée. «Miss Moselle, Miss Meurthe-et-Moselle, Miss Vosges, Miss Meuse sont des marques déposées et protégées par l’INPI. Si vous souhaitez acquérir les marques désormais en achat/licence, merci de nous contacter», peut-on y lire. Pour la convivialité, merci de repasser! À quelques jours de l’ouverture des soldes d’été, les quatre titres départementaux de Lorraine sont à vendre.
Cette vente des bijoux de famille est la dernière conséquence des fortes turbulences que traverse depuis plusieurs mois le comité régional Miss Lorraine pour Miss France. Accusé de harcèlement et de gestes déplacés, le délégué régional, Ludovic Faroult, a décidé en mars dernier de se retirer. Le comité régional, dans lequel le délégué controversé avait conservé énormément de soutiens, n’aura survécu que quelques semaines à son départ. Miné par les tensions et les luttes intestines, il a voté sa dissolution il y a quelques jours. Par 8 voix contre 6.
À deux mois et demi de l’élection de Miss Lorraine, titre dont la propriété revient à la société Miss France (ouf!), le concours de beauté n’a donc plus d’organisateur. La soirée est programmée pour le samedi 5 septembre au Palais des congrès de Vittel. Beaucoup de candidates y sont déjà inscrites. Et de nombreux partenaires sont engagés.
Dans l’avion pour Tahiti, hier, où elle accompagnait des Miss, Sylvie Tellier n’a pu être jointe pour s’exprimer sur la tenue ou non de cet événement. Même si, auprès de différents partenaires, la directrice générale de la société Miss France se serait montrée confiante.
Miss Meuse, c’est 10 000 euros
À très court terme se pose également la question du devenir des concours départementaux. Eux aussi sont suspendus à l’intérêt d’un nouveau promoteur. Ce qui ne s’annonce pas simple dans la mesure où Ludovic Faroult a bien verrouillé l’affaire. «Ce sont mes marques, c’est mon antériorité de production. J’ai repris ces concours alors qu’ils étaient moribonds et je les ai relancés. Pour Miss Moselle, on est passé de 150 à 700 spectateurs. Et il y a encore un vrai potentiel à développer autour de ces marques», estime le vendeur, également prêt à délivrer une licence d’exploitation sur une durée déterminée aux éventuels intéressés.
Au fait, ça vaut combien de s’offrir un titre départemental? Ludovic Faroult entretient savamment le mystère. Mais pour Miss Meuse, la mise à prix serait proche des 10 000 euros! Et l’addition grimpe sérieusement pour les titres plus en vue, comme Miss Moselle. Et gare à ceux qui voudraient se lancer sur le créneau en utilisant une similarité de marque, genre Miss pays de Moselle. «On ne m’a pas fait de cadeau, je n’en ferai pas. Ce sont mes bébés», prévient Ludovic Faroult. Par le passé, le jeune homme de 32 ans a déjà prouvé qu’il savait aussi manier l’arsenal juridique.
Philippe Marque (Le Républicain lorrain)