Il n’y sera resté qu’une seule année : le chef Philippe Labbé quitte déjà l’Arnsbourg, la table de Baerenthal autrefois triplement étoilée, pour La Tour d’argent à Paris. Un nouveau chef sera nommé d’ici trois semaines par Cathy Klein.
Nouveau rebondissement à l’Arnsbourg, ancien seul restaurant triplement étoilé de Lorraine : Philippe Labbé a annoncé jeudi son départ du Pays de Bitche pour reprendre les commandes de la célèbre Tour d’argent, à Paris, à partir du 18 avril. « Cela s’est fait précipitamment », concède le chef qui vient de redonner une étoile Michelin à Baerenthal. « Il s’agit d’une décision personnelle. Je ne peux refuser une proposition à La Tour d’argent. Un nouveau challenge. »
Le départ est précipité. Philippe Labbé, arrivé à l’Arnsbourg après le départ fracassant de Jean-Georges Klein pour la luxueuse Villa René-Lalique à Wingen-sur-Moder, n’y sera resté qu’une seule année. Une année à essayer de redonner du lustre, avec l’ensemble de l’équipe, à la maison qui venait de perdre ses trois macarons. Une année à remonter la pente au côté de Cathy Klein, la sœur de Jean-Georges, restée gérante. Plutôt mercenaire, il n’y aura finalement pas pris le temps. Une mise au vert en quelque sorte.
« Nous avons restructuré la maison pour la faire perdurer, nous avons changé le fonctionnement des cuisines et nous allons continuer », confiait, il y a un mois tout juste, Philippe Labbé, 54 ans, nouvellement étoilé au célèbre guide rouge. Mais l’appel de Paris est sans doute plus fort. « Cela ne m’empêchera pas de continuer à faire briller l’Arnsbourg. Je reste jusqu’au 15 avril. J’aurai l’occasion de sortir la nouvelle carte de printemps. J’ai été très content de collaborer avec Cathy Klein. »
Les relations n’étaient pourtant pas au beau fixe. « Il venait de Paris et il y retourne. Il ne s’est jamais vraiment fait au Pays de Bitche, ose un cuisinier bien connu. Il a fait son job. Son départ rapide est inattendu, mais je n’en suis pas étonné. » Comme d’autres, Philippe Labbé, qui change souvent d’adresse, convoitait un double macaron début février. Les inspecteurs du Michelin ne lui en ont accordé qu’un seul. Ils savaient pourquoi. Une déception pour Baerenthal.
Un nouveau coup dur en tous les cas pour l’Arnsbourg, dont les affaires n’ont pas été florissantes en 2015 après la perte des trois étoiles. La brigade a été diminuée. Mais Cathy Klein, exactement comme il y a un an, ne baisse pas les bras. Bien au contraire. « Une nouvelle page va s’ouvrir. » Le nom du nouveau chef doit être dévoilé d’ici deux à trois semaines. Sereine, la propriétaire est bien décidée à faire vivre cet ancien relais de bûcherons. « Ma grand-mère était aux fourneaux, mon grand-père était sabotier », raconte la gérante. Sa maman, Lily, 88 ans aujourd’hui, y obtenait une première étoile en 1988. Le début d’une noble histoire.