L’après-midi de baignade a viré au cauchemar le 12 août dernier… Un homme de 37 ans a agressé deux filles de 9 et 10 ans.
«C’était horrible, il a sorti son sexe de son maillot de bain et se tripotait devant nous…», ont indiqué ces deux cousines âgées de 9 et 10 ans aux enquêteurs. Représentées par leurs mères à l’audience, elles sont «sous le choc» après la scène qui s’est jouée sous leurs yeux le 12 août 2025 au centre nautique de Sarreguemines.
Alors qu’elles profitaient d’un après-midi ensoleillé dans les bassins extérieurs de la piscine en compagnie de leur grand-mère, elles décident de se baigner dans le tourbillon. Elles remarquent le comportement étrange d’un «monsieur, avec des lunettes de piscine, qui nous touche un peu partout dès qu’on passe…» Très vite, elles alertent «des grands», qui leur conseillent de prévenir leur grand-mère. L’établissement appelle la police qui interpelle l’individu.
Ce Sarregueminois a déjà été condamné à plusieurs reprises par le passé pour des infractions de nature sexuelle. Affaibli, après une tentative de suicide en détention, il séjourne depuis au centre hospitalier spécialisé. Assis, et recroquevillé sur lui-même à la barre du tribunal judiciaire de Sarreguemines, il avoue, sonné : «Je suis resté deux heures dans le tourbillon, j’ai dû toucher cinq ou six enfants au total… Ce n’était que des contacts brefs et rapides, puis je me suis masturbé sous la cascade. Mais avec les remous, je pensais que personne ne me verrait!, marmonne-t-il. Quand je vois des filles de 10-12 ans, j’ai envie de les toucher… C’est une pulsion incontrôlable, mon sexe réagit à la place de mon cerveau!»
«Un loup dans la bergerie»
Diagnostiqué comme pédophile névrotique par l’expert psychiatrique, ce cariste de 37 ans présente un risque majeur de récidive. «Vous saviez que ça allait mal se passer en allant à la piscine, c’était comme mettre un loup dans la bergerie…, commente le président de l’audience. Les fillettes ont été touchées au niveau des fesses, de l’entrejambe.» Pour le parquet, «même si le prévenu a été victime plus jeune de violences sexuelles, cela n’excuse en rien les actes qu’il a commis… La question est quelle peine lui proposer, car il n’en est pas à sa première agression», s’interroge la substitute du procureur.
Elle requiert 24 mois de prison avec maintien en détention, ainsi qu’une peine de suivi sociojudiciaire de sept ans avec obligations de travail et de soins. Seulement, pour son conseil, Me Dambreville, bien qu’il ait commis «des faits écœurants et monstrueux, ce n’est pas un monstre froid… Il y a encore en lui une étincelle d’humanité qui lui fait regretter ses gestes. Monsieur est malade et je vous demande d’en tenir compte pour définir le quantum de la peine. Des soins sont vitaux!»
Le tribunal judiciaire le condamne à un suivi sociojudiciaire d’une durée de dix ans avec exécution provisoire, à l’obligation de soins et de travail ainsi qu’à indemniser les victimes. Il lui est également interdit tout contact avec ces dernières, ainsi que de paraître à la piscine de Sarreguemines ou tout autre endroit où sont présents des mineurs. «Tout manquement entraînera une peine de trois ans de prison», met en garde le tribunal.