Après la multiplication des épisodes de pollution de la Fensch, le sidérurgiste ArcelorMittal vient, enfin, de livrer une étude diagnostic des réseaux de la cokerie. Riverains, syndicats et élus attendent un réel plan d’action pour préserver la rivière.
Avec près de trois ans de retard, ArcelorMittal a finalisé, le 27 novembre dernier, l’étude des réseaux d’eaux de sa cokerie à Serémange-Erzange. Ce diagnostic, transmis à la Direction régionale de l’environnement (Dreal), permet à l’industriel d’espérer la levée d’une astreinte administrative de 500 euros par jour, mise en place depuis le mois de mai. Mais il doit surtout amener un plan d’action nécessaire pour éviter toute nouvelle pollution de la rivière Fensch.
Récurrente depuis des siècles, la pollution du cours d’eau par l’industrie n’est, aujourd’hui, plus acceptable pour les riverains. Depuis deux ans, la multiplication des déversements – en particulier d’hydrocarbures – a donné lieu à de multiples plaintes, jusqu’alors sans effets.
L’implantation d’une vanne « guillotine »
En mars, ArcelorMittal avait pour la première fois reconnu être à l’origine d’un de ces » incidents ». Même si le sidérurgiste conteste la dernière pollution en date – un débordement accidentel d’acide sulfurique, dénoncé en novembre par la CGT – il vient d’annoncer la mise en œuvre d’actions « correctives » d’ici la fin du premier trimestre 2020.
Dans une communication à destination de ses salariés, ArcelorMittal annonce notamment une « action majeur » pour la protection du cours d’eau : « l’implantation d’une vanne « guillotine » qui pourra être actionnée en cas d’incident. » Une annonce qui fait tristement sourire du côté de la CGT. « On ne pollue pas mais on investit pour ne plus polluer… », ironisent les responsables syndicaux.
L’ensemble du plan d’action envisagé ne sera dévoilé qu’en janvier aux autorités. Mais cette première annonce « a minima » ne semble pas convaincre les élus du Val de Fensch. Le sujet a été évoqué, jeudi 19 décembre, à l’occasion d’un conseil communautaire. « On ne peut pas dire que l’on est enthousiastes », note Michel Liebgott, président de la communauté d’agglomération. « Si cette « guillotine » ( un investissement de quelques milliers d’euros, NDLR ) est une « action majeure », on peut craindre que ça ne suffise pas vraiment… »
Lucie Bouvarel (Le Républicain Lorrain)