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Lorraine Airport sera « remis d’équerre en 2017 », selon Philippe Richert


Pour Philippe Richert, « les besoins, c’est que l’aéroport fonctionne au moins jusqu’à 1 heure ». (photo archives RL/Pascal Brocard)

Climat social pesant, incertitudes à la tour de contrôle, gestion de l’équipement et procès autour de l’appellation : en marge des vœux de Lorraine Airport, son président Philippe Richert évoque les sujets qui fâchent.

Trois plaintes pénales pour harcèlement, des arrêts maladie en cascade, une enquête de l’Inspection du travail, des administrateurs qui dénoncent la souffrance morale du personnel et demandent un changement de direction : le climat social est pesant à Lorraine Airport et vous êtes jusque-là étrangement absent du débat. Que faites-vous face à ces problèmes ?

Philippe Richert, président du conseil régional Grand Est et de Lorraine Airport : Une chasse aux sorcières ou un règlement de comptes n e me correspondent pas. Ce n’est pas parce qu’une nouvelle majorité arrive qu’elle doit tout déconstruire. J’ai consacré l’année 2016 à réaffirmer la place que doit tenir cet outil économique et à l’observer. J’ai fait analyser un audit récent et des conclusions vont en être tirées. Au quotidien, la gestion est assurée.

Mais il y a eu des manquements dans l’approche des ressources humaines. La direction a sa place mais le personnel doit être respecté. Il faut y apporter des réponses. Pareil dans le budget. La manière dont la directrice a mené certains recrutements ne me satisfait pas non plus. Mais c’était avant que j’arrive. Cette année, je remettrai tout ça d’équerre et prendrai les mesures nécessaires. Pour le reste, la justice tranchera.

L’ouverture 24 h sur 24 de l’aéroport est sur la sellette à cause de la volonté de l’aviation civile de réduire les effectifs. Les syndicats vous trouvent timide sur la défense de cet atout, en comparaison avec la majorité précédente. Qu’en est-il ?

J’ai rencontré à trois reprises les syndicats. Depuis, j’agis sans faire le buzz et en prenant de la distance vis-à-vis de syndicats qui veulent renforcer leur visibilité à l’approche d’élections. La réalité, c’est que l’ouverture H 24 n’est déjà pas effective. Un collègue a vu l’annulation de son vol un soir à 22h30 pour cette raison. Les besoins, c’est que l’aéroport fonctionne au moins jusqu’à 1h. Au-delà, je ne suis pas là pour garantir des postes quand il n’y a pas d’avions.

L’appellation Lorraine Airport fait l’objet d’une demande d’annulation devant la justice par une association de défense de la francophonie. Comprenez-vous ce combat ?

Oui, parce que quand j’étais à la commission culturelle du Sénat, nous étions très vigilants sur l’internationalisation des noms. Je n’ai pas fait le choix de ce nom et je l’emploie alternativement avec celui de Metz-Nancy-Lorraine. Mais ce n’est pas ma priorité. Laissons la justice trancher.

La majorité précédente avait lié la gestion de la base de Chambley à celle de Lorraine Airport. Vous y avez mis fin. Pourquoi ?

Nous avons souhaité revenir à davantage de transparence financière pour qu’il n’y ait qu’une seule ligne budgétaire concernant Lorraine Airport. Avant, les subventions arrivaient via la Région, le comité régional du tourisme ou Chambley. Désormais, ce site est géré en direct par la Région.

Philippe Marque (Le Républicain lorrain)