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Lorraine Aéroport : l’inquiétude de la CGT, les espoirs de la direction


L’avenir de Lorraine Aéroport inquiète ceux qui y travaillent. (Photo : Pascal Brocard)

Interpellée par la baisse à venir des effectifs à Lorraine Aéroport, la CGT se dit inquiète pour l’avenir du site. Face à ces craintes, la direction se veut rassurante et répond. La Région affirme vouloir maintenir cet aéroport et dit avoir quelques pistes très concrètes de développement.

Les zones de turbulences, Lorraine Aéroport ne connaît que ça depuis son ouverture en 1991. À la lueur du communiqué envoyé par ses sections CGT, la structure, propriété de la Région Grand Est, en traverse une nouvelle. Le syndicat est inquiet de voir les effectifs se réduire à peau de chagrin. Tant au sein de l’établissement public, où quatre ruptures conventionnelles vont ramener le nombre de salariés à 48 (contre 79 en 2021), qu’à la tour de contrôle où une nouvelle réforme de la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) est planifiée pour 2025. Le contrôle d’approche devrait y être transféré à Strasbourg et les effectifs pourraient alors chuter de 12 (avec dix qualifiés en ce moment) à 8.

La situation inquiète Dany Etienne, secrétaire de la section Usac-CGT et Laurent Thuillier, secrétaire du syndicat CGT de l’aéroport lorrain : « Alors que nous pensions les effectifs déjà au plus bas, toutes les actions mises en place vont dans le sens d’une réduction de voilure au niveau de l’amplitude des horaires d’ouverture à partir de l’année prochaine, rendant difficile le maintien du service actuel et obérant un avenir déjà fragile. Comment faire venir des compagnies dans ces conditions ? Cela se traduit aussi par le refus de vols exceptionnels, comme ceux des équipes de sport de haut niveau. La dernière fois, le FC Metz est allé au Luxembourg. Quelle sera la prochaine étape ? »

Attentisme et amateurisme

Tous deux réclament « de la prospective » de la part du propriétaire, la Région Grand Est, dont ils dénoncent « l’attentisme, l’immobilisme et l’amateurisme depuis de nombreuses années ». Pire, Laurent Thuillier explique que le manque d’effectif chez les pompiers les pousse parfois à signaler des niveaux de sécurité dégradés, que les compagnies sont libres d’accepter ou pas. Yves Loubet, le directeur, confirme ces publications aéronautiques pour avertir d’un niveau de sécurité moindre : « Mais cela reste très marginal et c’est lié à la mauvaise volontiers des pompiers à se remplacer. » La perte de vols exceptionnels ne l’inquiète pas : « Si on met en balance ce que cela coûte en majoration pour ce que cela rapporte, ce n’est pas cela qui met en péril l’équipement.  » Enfin, pour Brigitte Torloting, présidente de l’EPMNL (Établissement public Metz-Nancy-Lorraine), les départs n’ont pas de conséquence : « Nos effectifs actuels sont corrects par rapport aux besoins. Et en cas de besoin, on prend des CDD. »

« Objectif maintien »

Surtout, les dirigeants ne comprennent pas le timing de cette sortie syndicale médiatique alors qu’ils estiment ne recevoir en ce moment que « des signaux positifs » (lire par ailleurs). Laissant entendre que cette agitation pourrait être liée aux élections professionnelles à venir mi-novembre. Franck Leroy, le président de la Région, ne veut en tout cas pas se précipiter. Il l’a encore dit fin septembre sur Moselle TV : « J’ai demandé un audit à la Chambre régionale des comptes afin d’analyser la situation de nos aéroports par rapport aux plateformes existantes. La vie de ces aéroports a été très chahutée ces dernières années. C’est un sujet complexe. On ne peut donc pas prendre de décisions à la légère. J’attends beaucoup de ce rapport pour que l’on puisse être éclairé sur la situation. On n’a pas envie de fermer un aéroport car les impacts sont importants pour un territoire. On en saura plus dans quelques mois. » Et Brigitte Torloting de marteler, pour conclure : « L’objectif de la Région est de maintenir cet aéroport ».

Un équipement qui ne fait plus l’unanimité politique

Politiquement, l’avenir de Lorraine Aéroport divise de plus en plus. Les Écologistes dénoncent régulièrement la gabegie financière entraînée par cette infrastructure peu vertueuse qui engloutit chaque année au moins 1,5 M€ d’argent public.

Le soutien ne viendra pas non plus de la Meurthe-et-Moselle, que ce soit du côté de la présidence du conseil départemental ou de celle du Grand Nancy. Pour Mathieu Klein, l’aéroport des Lorrains est celui du Luxembourg et il conviendrait de mettre plutôt cet argent pour en faciliter l’accès.

Ce désintérêt contraste avec la volonté mosellane de conserver coûte que coûte l’infrastructure. Le Département de Moselle et Metz-Métropole sont prêts à rentrer au tour de table. « Nous les solliciterons quand il y aura un besoin précis », fait savoir Brigitte Torloting.

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