Vingt-six condamnations, mais pas de quoi calmer le prévenu, qui continue à pourrir la vie de tous. Le tribunal a choisi de le mettre un peu au frais.
L’homme est un habitué des tribunaux. Il a été condamné 26 fois entre 1992 et 2014. Enfin, habitué, si l’on veut, car il a également la particularité de ne jamais se présenter aux convocations de la justice. Après avoir été jugé pour vol, infractions routières, conduites en état d’ivresse… le prévenu devait répondre d’outrages à une personne chargée d’une mission de service public.
« Une capacité de nuire sans limites »
Les faits, qui se sont déroulés à Longwy, remontent au 31 mars 2014. Ce jour-là, il se présente dans les locaux où travaille la victime. L’homme est persuadé qu’elle bloque son dossier. Il l’insulte, la menace.
« Cela avait déjà été compliqué auparavant. J’en avais parlé à ma direction et demandé d’utiliser mon droit de retrait », explique la femme au physique plutôt frêle. « Mais il rentre chez nous comme dans un moulin ! Maintenant, à chaque fois que quelqu’un rentre trop vite dans mon bureau ou toque trop fort à la porte, je suis pétrifiée… » Il multipliera également les appels téléphoniques malveillants à son encontre. Son médecin lui signera un arrêt de quatre semaines pour fatigue psychologique.
Une seconde affaire le concernait également. Il aurait, le 28 juin 2013, détruit la clôture d’un voisin. Me Braun, avocat de la première victime, résume : « C’est un homme qui a une capacité de nuire sans limites. Et il ne reconnaît jamais les faits. On pourrait dire qu’ils sont peu importants. Mais lorsque l’on se retrouve face à lui, on peut se sentir démuni et il en joue. Il a une certaine corpulence et il s’énerve très vite. »
« Cette personne est toxique »
L’avocat de la seconde victime, Me Mallet, ajoute que « l’homme est rompu à la matière judiciaire et pénale. Demain, il se présentera ici même pour faire appel et aller en Cour de cassation. Ainsi, il fait traîner les choses… »
Le prévenu est même allé jusqu’à colporter de fausses rumeurs sur ce voisin dont il a achevé la clôture. « Mon client est professeur. Il a régulièrement appelé à l’école où il enseigne pour dire que c’est un pédophile… » Pour la procureure, c’en est assez. « Cette personne est toxique. Ce monsieur présente des troubles comportementaux. »
Le parquet a donc réclamé contre Jean-Luc Olivieri 9 mois d’emprisonnement, dont 3 avec sursis et mise à l’épreuve pendant 2 ans, l’obligation de se soigner et l’interdiction d’entrer en contact avec la première victime. La présidente a suivi les réquisitions.
C.Pi. (Le Républicain Lorrain)