De nombreux actes de vandalisme ont émaillé la soirée du 31 mai lors de laquelle se jouait la finale de football PSG-Inter de Milan.
«Il y a trop de laisser-faire dans ce quartier de Longwy-Haut. Il n’y a pas une semaine sans qu’il n’y ait un incident relayé dans la presse. Nous parlons entre commerçants et il faut reconnaître que l’insécurité règne. Je ne sais plus quoi faire», ne décolère pas Léon Kabemba, le gérant du bar Ouf situé rue Aristide-Briand à Longwy.
Il était 23 h 39, samedi 31 mai, lorsque les locataires au-dessus de son magasin lui ont téléphoné pour l’informer qu’un groupe de jeunes était en train de briser la vitre de la porte de son bar et de défoncer le rideau roulant qui protégeait ses deux grandes fenêtres. Arrivé sur place, il découvre que la rue est noire de monde, «principalement des gens qui voulaient en découdre», confirme-t-il. Mardi 2 juin, le commerçant est allé déposer plainte pour marquer son mécontentement et tenter d’être indemnisé par son assurance. En 2014 et en 2016, Léon Kabemba avait déjà dû faire face à des dégradations de son établissement.
Inquiétude
En onze ans, il a subi près de trois actes de vandalisme «gratuits» par des personnes «déchaînées après un événement» et qui décident d’exprimer leur joie ou leur colère en détruisant des biens publics ou privés. Des questions restent en suspens chez les commerçants longoviciens : faut-il encore s’attendre à de nouvelles émeutes ? Faudra-t-il dorénavant barricader les magasins ? Car l’équipe de France retrouvera les champions d’Europe espagnols ce jeudi 5 juin en demi-finale de la Ligue des nations. L’inquiétude grandit.
D’autant plus que cinq autres commerces ont vu leur vitrine détruite, totalement ou en partie : le restaurant l’Esquisse (rue Gambetta), Ecouter-voir (rue Victor-Hugo), la maison Prim Michel (rue Victor-Hugo), Robin Chaussures (rue Victor-Hugo) et le 213th Burger Street (rue d’Alsace).
Dans le même registre, le bas de la porte du cabinet de l’avocate Coralie Sutter a également été détérioré.
Nouvel arrivant à Longwy, Christophe, un travailleur frontalier, vient de s’installer dans un appartement situé place Darche. Il regrette déjà son choix. «Le 31 mai, vers 23 h 30, j’ai assisté à des rodéos de voitures. Des poubelles et des chaises ont été brûlées. Je reconnais que je n’ose plus trop sortir tard de chez moi.»
Même crainte pour Alberta*, 85 ans, qui a vu sa ville de cœur se dégrader au fil des années. «Les bagarres entre jeunes, alcooliques ou drogués, nous pourrissent la vie au quotidien. Longwy-Haut ne ressemble plus à rien de franchement accueillant. Je pense aux commerçants qui ont le courage de rester dans cet environnement malveillant», se plaint la Longovicienne.
*Le prénom a été modifié.