Élisabeth Moreno, la ministre française chargée de l’Égalité et de la Diversité, sera en déplacement à Longwy ce jeudi. Elle évoquera le nouveau plan d’actions en faveur des droits des LGBT+. Damien Kiernozek, membre de la jeune antenne de Couleurs gaies à Longwy, explique les attentes.
La ministre dévoile son plan national en faveur des droits LGBT mercredi, jeudi matin elle sera à Longwy : c’est un coup de projecteur bienvenu pour votre association. Qu’attendez-vous du déplacement ?
Damien Kiernozek : Les sujets sont multiples, difficile de se lancer dans une énumération. Plus largement, c’est un état d’esprit que nous voulons communiquer : en fondant une antenne Couleurs gaies à Longwy, il ne s’agit pas simplement de revendiquer une appartenance sexuelle. Nous voulons répondre à des attentes concrètes, pour les gens en questionnement sur leur identité sexuelle, comme pour les problèmes administratifs ou autres. Voilà nos attentes : « Qu’est-ce qu’on fait pour les gens en situation d’exclusion ? Pour ceux qui subissent des discriminations ? Quelle égalité des droits concrète ? Comment répond-on aux questions sociétales liées à la monoparentalité, à la PMA etc. ? » D’un point de vue local, ça sera aussi l’opportunité d’interpeler sur les financements dont peut avoir besoin une association comme la nôtre. La commune de Longlaville met gracieusement un espace à notre disposition pour les permanences…. il y a beaucoup de bénévolat, d’envie de bien faire, mais ça ne suffira pas.
Les locaux doivent s’adresser aux locaux
Y a t-il des problématiques spécifiques liées aux droits des LBGT dans une ville moyenne comme Longwy, par rapport à une plus grande agglomération ? Pourquoi avoir créé une antenne sur place ?
Il y a un côté pragmatique tout d’abord. C’est difficile de renvoyer les gens à Metz (NDLR : siège principal de Couleurs gaies) ou en province du Luxembourg belge (Arc-en-ciel) pour trouver une écoute. Par ailleurs à Longwy, contrairement à un centre urbain de métropole, la part de Politique de la ville est assez importante (NDLR : politique à destination des quartiers les plus défavorisés). Les gens n’ont donc pas forcément le même accès aux dispositifs d’informations sur le sujet. Nous avons fondé l’antenne avec quelques bonnes volontés début septembre, notamment Karim Belgharbi et Boris Maxant. Notre constat est que les locaux doivent s’adresser aux locaux. Idem si l’on fait de l’intervention dans les lycées : ce n’est pas quelqu’un qui vient de plus loin, qui a peut-être un parcours de vie différent du vôtre, qui vient vous parler.
Et sur l’anonymat, la liberté que permet une plus grande ville sur des questions de société, y a t-il un impact ?
Longwy c’est 15 000 habitants, et une agglo de 60 000 habitants. Il y a du vrai dans votre interrogation. D’un autre côté, il n’y a pas de « petite pression » sur ces sujets-là. Les problèmes pour les LGBT sont les mêmes dans les grandes villes que dans les villes moyennes… À commencer par certaines démarches administratives, d’ailleurs ! Quoiqu’il en soit, nous recevons un réel soutien, avec une trentaine de sympathisants. Nous intervenons déjà concrètement pour aider certaines personnes, notamment pour des questions liées au coming-out par exemple.
Entretien avec Hubert Gamelon
Rendez-vous tous les 1er et 3eme mardis du mois de 18h à 20h30 pour une permanence de Couleurs Gaies dans le Pays-Haut, à la Maison du Peuple à Longlaville.