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Longwy : cinq fois victime des méfaits de ses homonymes


« Ça a quand même été très loin : j’ai failli me retrouver des années en prison à cause de mes homonymes », explique Laurent Mercier. (illustration RL)

À la fin des années 1980, durant plusieurs mois, Laurent Mercier, un Longovicien, a été victime de ses homonymes. À cinq reprises, il s’est retrouvé derrière les barreaux.

Il s’appelle Laurent Mercier, mais, cette année-là, il aurait préféré se nommer Bruno Mercier. Parce qu’en 1988, le Longovicien a connu d’incroyables mésaventures à cause de ses homonymes. Il faut dire qu’il existe une vingtaine de Laurent Mercier dans le bassin de Longwy, une centaine en Meurthe-et-Moselle et plus de 1 000 en France.

Pension alimentaire. « La première fois que ça a déconné, les flics sont venus chez mes parents me réclamer deux ans de pension alimentaire. Mon père a éclaté de rire. Le policier lui a demandé pourquoi. Mon père lui a répondu que je n’étais pas marié et n’avais pas d’enfant. »

Vol à main armée. « La deuxième fois, c’était beaucoup plus grave. Je vivais à la rue, et avais pris l’habitude de me réchauffer tous les matins dans un café de Herserange. Ce jour-là, des gendarmes entrent et contrôlent les identités de tout le monde. Quand arrive mon tour, après avoir lu mes nom et prénom, ils m’arrêtent et m’emmènent à la brigade de Mont-Saint-Martin. Ils me disent que moi, Laurent Mercier, j’ai volé le contenu d’un camion avec un flingue, camion qui contenait du matériel de boulangerie : pétrin, four, etc., pour quelques dizaines de milliers d’euros de préjudice ! Ils ont fini par me donner les détails du vol. Et me dire que ça s’était passé un 10 août, à Neufchâteau. Sauf que ce soir-là, j’étais dans une discothèque de Vandoeuvre, avec 50 témoins, dont le patron, qui a confirmé ma présence. »

Facture non payée. « La troisième, ce sont les policiers de Longwy qui m’arrêtent, pour une facture de 10 000 francs non payée dans un café de Metz. Je m’en suis sorti grâce au portrait-robot de l’autre Laurent Mercier, qui ne me correspondait pas. J’ai quand même fait, comme à chaque fois, quelques heures en cellule. »

Faux et usage de faux. « La quatrième, rebelote, pour faux et usage de faux, vol de chéquier, etc. C’est après une dictée imposée par un graphologue qu’ils ont compris que ce n’était pas moi. Pareil : sept heures de détention. »

Vol avec violence. « La cinquième et dernière, les policiers de Longwy m’arrêtent une fois de plus dans la rue, pour vol d’un sans domicile fixe avec violence sur Metz, qui aurait entendu son agresseur dire qu’il s’appelait Laurent Mercier. La victime est venue au commissariat tenter une reconnaissance. On était quatre derrière la vitre. Il a dit que ce n’était pas moi. »

Avocat. « Pour que tout ça cesse, il a fallu que j’aille voir un copain avocat qui m’a conseillé d’aller voir les policiers et gendarmes et de leur dire que je pouvais porter plainte contre eux pour préjudice moral. »

Sébastien Bonetti (Le Républicain lorrain)