Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Après avoir fabriqué des remorques pour poids lourds, l’ancienne usine Kaiser à Longuyon produira bientôt… de l’électricité.
À Longuyon, en 2025, la mode sera aux panneaux solaires. En parallèle du projet porté par la municipalité, avec 1 127 dispositifs répartis dans la ville, un autre se prépare du côté des anciens locaux Kaiser. Ce dossier est porté par la société de promotion immobilière Vesco France basée à Pierrepont et gérée par Patrick Potier. En 2021, l’entreprise «spécialisée dans l’adaptation de sites industriels» avait racheté les 20 hectares de l’ancienne usine de remorques de poids lourds. Patrick Potier a le souhait d’y voir se concrétiser « un projet de réfection des toitures et de pose de panneaux photovoltaïques ». Plus de 30 000 m2 de panneaux pour… pas un euro ! «Le changement des toitures nous aurait coûté 3 millions d’euros», indique le promoteur. «Il va être pris en charge par la société Valeco (basée à Montpellier, NDLR), pour un investissement de 5,8 millions d’euros, en échange du droit d’exploitation de la toiture pendant quarante ans. Avec l’obligation de l’entretenir, de nettoyer les panneaux et de les mettre à niveau et, à la fin, de restituer la toiture dans l’état initial», détaille Patrick Potier. «Pour nous, c’est une opération blanche!»
Une municipalité gagnante
Pour la Ville de Longuyon aussi, car le projet en comprend un autre, gigogne. En 2022, 1,3 ha de l’ex-propriété Kaiser a été cédé à la municipalité, pour l’euro symbolique, avec le bâtiment annexe posé dessus. Après «un an de travaux», rappelle le maire Jean-Pierre Jacque, ces locaux ont commencé à accueillir des locataires : les services techniques de la commune, les bureaux de Terre lorraine du Longuyonnais (T2L) et aussi, depuis le 6 janvier, le Syndicat intercommunal d’aménagement de la Chiers. L’aménagement est encore en cours pour le Syndicat intercommunal des eaux de Pierrepont, supposé rejoindre le site dans les semaines à venir. La pose de panneaux photovoltaïques concerne aussi cette annexe et ses 3 000 m2 de toiture, bientôt recouverts selon un accord identique. « L’électricité, c’est celle de Valeco. Nous, on économisera sur les dépenses de travaux », confirme Jean-Pierre Jacque. «Sans ça, la reprise de la toiture nous aurait coûté 400 000 euros.»
Huit mois de chantier seront nécessaires avec «un lancement en février pour un terme avant fin 2025», gage Patrick Potier. L’installation se scindera en quatre phases à commencer par le désamiantage des toitures. La tâche comprend le traitement de 4 500 m2 de toit du bâtiment principal, plus celui sous lequel les collectivités se sont regroupées. Suivront, au fil des mois : le renforcement des structures des charpentes, pour qu’elles supportent le poids des panneaux ; la mise en place de leurs systèmes électriques ; la pose des dispositifs photovoltaïques. À terme, la production électrique de l’ensemble sera «revendue par Valeco au fournisseur». À quelle hauteur ? Selon le gérant de Vesco France, «l’équivalent de la consommation annuelle de 2 400 personnes».
