Le patron d’un bar de Longuyon ne pensait pas être en dehors des clous en passant la gestion du comptoir de façon occasionnelle à sa compagne. Et bien si, il aurait fallu la déclarer.
Guillaume Bottino, le président du tribunal, lit la procédure et note : « Madame a déclaré être payée en nature… » Et pour cause : elle n’est autre que la compagne du prévenu. Du coup, celui-ci trouve un peu fort de café le motif de sa comparution : exécution d’un travail dissimulé.
Salvatore est le patron d’un bar, quelque part dans le pays longuyonnais, et sa compagne sert les clients quand lui doit partir faire une course ou une démarche administrative. Un dépannage occasionnel, quoi. « Sinon, je suis obligé de fermer mon café », souligne-t-il. Mais la loi, c’est la loi : aussi les contrôleurs du travail ne rigolent-ils pas quand ils débarquent dans son troquet, un jour de juillet 2017. « Tout collaborateur, qu’il vit conjointement ou non avec le travailleur déclaré, doit l’être également », surenchérit la magistrate du parquet. Elle demande 500 € d’amende pour la peine.
«C’est un honnête commerçant»
« C’est un honnête commerçant et elle, c’est sa compagne. Elle lui rendait service quand il devait s’absenter, il n’y a pas volonté de tricher ! », réagit Me Gamelon. L’avocat invite les autorités à se pencher plutôt du côté « du vrai travail clandestin, là où l’on voit des camionnettes blanches vierges de tout flocage, stationnées devant des façades en travaux… » Allez, 1 000 euros avec sursis pour Salvatore.
Gregory Ingelbert (Le Républicain Lorrain)