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Loi Travail : mise en jambe à Metz


Ils étaient environ 1 500 dans les rues de Metz mardi. (Photo : RL)

Près de 1 500 manifestants ont répondu mardi à l’appel de l’intersyndicale pour le retrait de la loi El Khomri. Les grèves, reconductibles, ont débuté aussi mardi. Le plus gros de la mobilisation est attendu pour aujourd’hui et demain.

Cette semaine est « non pas décisive mais importante ». La lutte contre la loi Travail se poursuit à Metz et en Moselle comme partout en France. Hier, le rassemblement et le défilé lancés à l’appel de l’intersyndicale ont réuni près de 1 500 manifestants, venus de tout le département.

Les différentes organisations syndicales ont appelé, notamment dans les secteurs clés des transports et de l’industrie, à une grève reconductible, à partir de mardi. « Cette manifestation est une mise en jambe du mouvement. Beaucoup de blocages sont attendus à partir de demain [aujourd’hui] notamment avec l’appel à la grève reconductible chez les cheminots et dans d’autres secteurs d’activité », souligne Denis Pesse, secrétaire général de la CGT Moselle (lire ci-contre). Mardi, il était encore difficile d’en prévoir l’ampleur exacte. Mais les syndicats se disent très confiants quant à l’importance de la mobilisation et des perturbations.

« Il y a les manifestations mais surtout les actions, dans des secteurs clés de l’économie, qui créeront un appel d’air. Et on poursuivra, quoi qu’il arrive, pour arracher le retrait de cette loi, jusque juin, avec une marche sur Matignon », insiste Alexandre Tott, secrétaire général de FO Moselle.

Dans les rangs, la mobilisation est ouverte. « C’est la septième manifestation, il y a des gens que je n’ai jamais vus deux fois. Cette loi ne passe pas, la population est contre, y compris chez les cadres. Même des militants CFDT y participent alors que le syndicat est présenté comme réformiste », assure Pascal Ott délégué CGT. Même la FSU, syndicat de la fonction publique, s’investit. « Nous sommes tous concernés, parce qu’il y a des craintes sur le statut de la fonction publique à terme mais aussi pour nos proches », s’inquiète Eric Zolver, délégué FSU. « La population devrait être là en masse. Pour nos enfants. Aujourd’hui, le combat est la préservation de nos acquis. Le Code du travail, c’est la seule chose qui maintien un équilibre alors que le patronat a de plus en plus de pouvoir et l’ouvrier de moins en moins », s’insurge Olivier Brockly délégué Sud Industrie.

Prochaine manif demain

Dans la matinée, un barrage filtrant était également mis en place au Technopole de Metz par une trentaine de représentants syndicaux des entreprises et industries du site. « Notre métier est déjà concurrencé par le dumping social des pays de l’Est. Les routiers craignent pour leurs heures supplémentaires », plaide Abdelrrahim El Kasri pour la CGT transport. « Nous faisons front commun contre le passage en force et l’inversion de la hiérarchie des normes et pour mobiliser dans nos entreprises », poursuit Jean Charles Payet délégué CGT chez PSA Borny.

Outre les grèves et perturbations attendues aujourd’hui et demain, une autre manifestation est prévue demain à partir de 10h30, place de la République à Metz.

Lisa Lagrange (Le Républicain Lorrain)