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Logement insolite à Kemplich : une tiny house pour dormir sur la ligne Maginot


Un jour, Thomas et Margaux aménageront des chambres dans l’abri militaire du Coucou.

Le Mont du Coucou : c’est le nom de cette tiny house, posée au sommet de la colline et de l’ouvrage Maginot du même nom, qui reçoit les touristes depuis quelques mois à Kemplich. Le jeune couple à l’origine de cette proposition nous a reçus il y a quelques jours. Rafraîchissant.

Un long chemin caillouteux à la sortie du village de Kemplich. Au bout, un cul-de-sac où l’on stationne avec pour tout accueil, un fort de la ligne Maginot dans son jus. Portes d’entrée austères, ferrailles rouillées…

Il ne faut pas se formaliser mais rebrousser chemin, à pied cette fois, contourner le petit bois et grimper au sommet de la colline. Encore quelques pas, guidés par le parfum de l’herbe fraîche et celui des fruitiers en fleurs. Soudain, la silhouette d’une cabane cubique en bois se détache sur la ligne claire de l’horizon. «Bienvenue au Mont du Coucou!»

Sur le perron d’une tiny house posée là où on ne l’attend pas, Thomas Cailloux et sa compagne Margaux Becker affichent un sourire large comme ça. Le couple est l’heureux propriétaire de cette micromaison de 15 m2 qu’ils ont aménagée eux-mêmes et ouverte en septembre dernier aux touristes de passage.

À l’intérieur, on trouve tout le confort nécessaire : lit king size en mezzanine, une banquette dépliable dans la partie principale, mini-cuisine tout équipée, douche et toilettes sèches. Un poêle pour les soirées fraîches et des panneaux solaires pour l’alimentation électrique. Décoration soignée et petites attentions ajoutent au charme minimaliste des lieux.

Mais ce qui fait le sel de cette nouvelle destination reste avant tout sa localisation et la vue qu’elle offre sur la campagne alentour. «De ce côté-ci, c’est Monneren et Sainte-Marguerite. Au fond, on aperçoit les éoliennes allemandes».

Partout, la nature en grand format et un calme absolu. Dans quelque temps, un autre aspect ravira les amateurs d’histoire et de patrimoine militaire : depuis la tiny house, ils auront aussi une vue directe sur le bloc de combat de l’ouvrage du Coucou. «Il faut que l’on défriche un peu d’abord mais l’objectif est bien celui-ci : offrir une expérience différente de la ligne Maginot», confirme Thomas.

Une passion pour l’histoire militaire

Forcément, il n’y a qu’un passionné d’histoire et de patrimoine militaire pour avoir nourri un tel projet. Enfant du pays, Thomas a grandi à l’ombre du Hackenberg où il a été guide, puis s’est investi aux Casemates du Huberbusch avant de présider l’association de l’Observatoire des chênes brûlés «sur la colline d’en face».

En 2021, l’occasion de racheter les 5,5 hectares de terrain et de fortification du Mont Coucou se présente. «La propriétaire a bien voulu céder l’ensemble à condition que l’on fasse quelque chose pour valoriser l’ouvrage. Je me suis dit que proposer de l’hébergement touristique serait approprié», avoue-t-il.

L’idée fait mouche : la Région Grand Est et la communauté de communes de l’Arc mosellan subventionnent le projet de tiny house, qui concourt à la promotion touristique et patrimoniale du territoire.

L’insolite paye : «On a déjà un taux de remplissage de 30 %». Les Allemands arrivent en tête des loueurs, suivis des Néerlandais, Belges et Français.

Le Mont du Coucou, c’est l’histoire d’une vie. «On a du travail pour vingt ans! On imagine toute une série d’hébergements insolites : une tente suspendue dans les arbres, une cabane de verre, un toit en A, tous avec vue sur le fort».

L’idée d’aménager des chambres dans l’abri fortifié est déjà là. «On pourrait transformer une chambrée en studio de luxe…» L’histoire ne fait que commencer.

Chrystelle Folny
(Le Républicain lorrain)