Kenya avait six mois. Le poulain est mort de peur, paniqué par les fusées de feux d’artifice la nuit du 31 décembre dans un champ situé dans la province de Luxembourg. Son propriétaire est en colère.
Matin du 1er janvier, vers 10 h, Dirk De Ridder découvre son poulain étendu dans la prairie à Smuid, commune de Libin. La vétérinaire appelée par le propriétaire est formelle : le poulain est mort d’un arrêt cardiaque. Ce poulain était en parfaite santé, confie Dirk : «La vétérinaire a été claire, il y avait des flèches partout autour du cadavre, il n’y a pas de doute. Il n’avait aucune trace visible et il était tout mouillé», confie le propriétaire.
Dirk De Ridder habite Smuid depuis une douzaine d’années et cela fait longtemps qu’il possède des chevaux, qu’il laisse en liberté : «Justement en raison des feux d’artifice, je les ai mis dans cette grande pâture qui est un peu à l’écart. Les autres années, je n’avais que des chevaux adultes. Il y avait bien quelques feux, mais les chevaux n’avaient pas tellement peur et je n’avais que des chevaux adultes. Mais cette année, cela a pété de partout, il y avait beaucoup de bruits.»
À la vue de l’état de la pâture, Dirk entrevoit la scène que ses chevaux ont dû vivre : «Ils ont dû galoper d’un côté à l’autre de la pâture et le petit n’a pas résisté! Il a couru beaucoup plus vite, c’est logique. Il a dû avoir terriblement peur, puisque les flèches tombaient tout droit dans la pâture. Le feu était au-dessus d’eux», poursuit Dirk.
Des tirs de tous les côtés
Dirk laisse toujours ses chevaux en liberté. Quand on lui demande pourquoi il ne les a pas rentrés, il avance : «S’ils avaient été à l’abri, ils auraient été encore plus stressés, je pense. C’est pour cela que je les avais mis un peu à l’écart pour qu’ils puissent se déplacer, mais cela a tiré de tous les côtés», ajoute Dirk.
Kenya est né en mai dernier à Smuid. Il était de race américaine, assez rare. La police de la zone Semois et Lesse est venue établir un constat. «La vétérinaire m’a dit qu’il y avait assez bien de problèmes causés par les feux d’artifice, notamment des juments qui perdent leur poulain. Je pense que je vais demander au bourgmestre de faire quelque chose. Les gens dans le village savent qu’il y a des chevaux ici. Je ne peux pas en perdre un deuxième l’année prochaine», conclut Dirk De Ridder qui lance un appel sur sa page Facebook. Vendredi midi, son annonce avait déjà été partagée par plus de 900 personnes. La mort du poulain, causée par la peur des pétards et les feux d’artifice a particulièrement sensibilisé la population.
Comme de nombreuses communes, Libin applique une réglementation traditionnelle. Contacté, l’échevin Luc Bossart, en charge du bien-être animal, n’avait pas encore connaissance de ce fait survenu dans sa commune.
(L’Avenir)
maltraîtance animale: prison pour le propriétaire.