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L’état d’urgence vu de la frontière luxembourgeoise


(Photo : Hubert Gamelon)

Une certaine confusion règne concernant l’application de « l’état d’urgence » décrété par François Hollande aux frontières.

Vendredi soir, le président français avait annoncé la « fermeture des frontières ». Dans un communiqué qui a suivi, il a en fait s’agit d’un rétablissement des contrôles aux frontières. Problème depuis vendredi déjà, ces contrôles étaient potentiellement rétablis dans le cadre de la Conférence climat Paris, qui doit se dérouler début décembre.

En réalité donc, il s’agit d’un rétablissement des contrôles «renforcés» aux frontières…les anciennes douanes fixes sont notamment rouvertes, avec des systèmes de barrages filtrants. C’est la cas à Mont-Saint-Martin, depuis samedi midi, à la frontière avec Rodange sur l’ancien poste de la RN 52. La police aux frontières (PAF) a remis la circulation sur une voix, comme dans les années 90, lorsque les douanes permanentes existaient encore…

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Des contrôles inopinés sont opérés dans le sens entrant et sortant, avec fouilles éventuelles, sans distinction des plaques françaises, belges, luxembourgeoises ou autres. « La mesure vaut pour 24h pour le moment », explique-t-on, ce qui inclut des contrôles cette nuit. Ce poste est particulièrement stratégique, du fait de la proximité avec la frontière belge aussi (Aubange).

Quid des autres points de passages frontaliers avec le Grand-Duché? Pas de communication officielle, par mesure de sécurité. La PAF doit pouvoir intervenir où elle veut, quand elle veut, avec les renforts de la gendarmerie d’ailleurs.

Autre question pragmatique: les travailleurs frontaliers, pourront-ils rejoindre leur entreprise luxembourgeoise lundi ? Plus de 80 000 Français sont concernés. Selon des premiers échos non-officiels, la circulation entre la France et le Luxembourg ne sera pas perturbée outre-mesure lundi. Des contrôles inopinés continuerons à se dérouler toutefois, avec une présence policière accrue sur la route comme dans les gares. « Nous sommes sur le qui-vive », rappelle la police aux frontières.

En clair, les instructions peuvent changer d’une minute à l’autre et des réunions se tiennent régulièrement avec les plus hautes-instances de l’état. Bref, la France se considère sur le pied de guerre.

Hubert Gamelon

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