Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La ZAD, qui occupe la sablière, annule sa marche de vendredi. Elle parle de provocations du bourgmestre, qui craignait des casseurs.
Avec un titre évocateur «Magnus pète les plombs, les zadistes apaisent les tensions», le communiqué des zadistes tient à expliquer l’annulation de la marche prévue vendredi. Un contrepied inattendu sur les réseaux sociaux. Revenant sur le conseil communal, les activistes n’ont pas apprécié la version du bourgmestre. «Il a notamment argué qu’il y aurait des casseurs».
Le texte dénonce «l’instrumentalisation par le bourgmestre de cette marche qui se voulait pacifique. Notre but n’a jamais été d’installer la peur parmi les riverains, ni de dégrader la ville d’Arlon. Étant donné le climat de tension instauré par le bourgmestre autour de cet évènement, nous avons décidé collectivement de l’annuler».
Peur des casseurs ou… d’un échec ?
Sur place, samedi après-midi dernier, les zadistes précisent : «Il prétendait qu’on allait tout casser, qu’on est des blacks blocs. On voulait faire une marche pacifiste, c’était son excuse pour nous faire évacuer. Il était trop empressé pour nous donner son autorisation. Son but était de nous mettre la population à dos. On ne rentre pas dans ce petit jeu. C’est une décision collective à une large majorité.» Peur d’avoir un flop? Le jeune Edmond, zadiste, enchaîne : «On n’en est plus là. Arlon allait être fliquée. Une rumeur autour de casseurs existait.»
Si le communiqué se veut clair vis-à-vis du bourgmestre, on entendra sous les arbres : «Magnus est sympathique, mais un peu nerveux, car il n’a pas l’habitude de rencontrer des gens comme nous. Ici, on invente le monde de demain. Eux, ils sont dans leur vieux monde de magouille et de fric. Ici, il n’y a pas de chef. Ce ne sont pas les lois du royaume qui fonctionnent et pourtant, ça marche. Ici, il n’y a que l’amour et de la bonne volonté.» Peace and love alors ? «Non, non, on n’est pas des pacifistes! Si on nous attaque, on se défend!»
Jean-Jacques Guiot (L’Avenir)
