Les deux tours gallo-romaines d’Arlon et la fonderie des cloches de Tellin sont reconnues «patrimoine exceptionnel de Wallonie».
Le gouvernement de Wallonie, à l’initiative de la ministre du Patrimoine, Valérie De Bue, a arrêté la nouvelle liste des biens classés considérés comme patrimoine exceptionnel de Wallonie. Celle-ci compte désormais 12 nouveaux biens dont deux situés en province de Luxembourg : à Arlon, les deux tours gallo-romaines Jupiter et Neptune et à Tellin, la fonderie des cloches. Ce statut de patrimoine exceptionnel de Wallonie offre une meilleure protection de ces biens ainsi que la possibilité aux propriétaires publics ou privés de bénéficier d’un soutien plus important pour le financement des travaux de restauration.
« La caractéristique première de notre ville est son histoire »
Arlon s’est donc vue récompensée pour ses deux tours romaines qui sont d’importants vestiges du système défensif édifié par les Gallo-Romains à la fin du IIIe siècle. Le bourgmestre Magnus a appris la nouvelle avec satisfaction : «Enchanté, en tant qu’Arlonais nous savions que ce patrimoine est exceptionnel, très content d’être reconnu au niveau régional. La caractéristique première de notre ville est son histoire et cela justifie un respect pour notre patrimoine et le centre-ville pour lequel on est responsables vis-à-vis des générations futures. À l’image de Saint-Martin, cela va, je l’espère, offrir des moyens de subsides supplémentaires.
Même si la Ville d’Arlon a déjà fait des rénovations importantes.» Située à la Grand-Place, la tour romaine Neptune a été découverte lors de fouilles archéologiques en 1948. Dans les fondations, un superbe bas-relief représentant Neptune. Ce monument est classé depuis le 27 juin 2019. Quant à la tour romaine Jupiter, elle a été mise à jour par des archéologues (SPW) lors des travaux d’extension du home du CPAS en 2009, cette tour présente les mêmes caractéristiques techniques et architecturales que sa «sœur» de 1948. La tour «Jupiter» doit son nom au bas-relief découvert dans ses fondations.
Une fonderie du XIXe siècle
Durant le XIXe et XXe siècles, la fonderie de cloches a animé la vie économique à Tellin. Cinquante ans après sa fermeture (1971), le pont roulant, le four, les vestiges du four à réverbère sont classés. Créée en 1830 par Charles Causard, la fonderie ferme ses portes en 1971, à la suite du décès de son propriétaire de l’époque, Georges Slegers.
Resté longtemps dans le patrimoine familial, la fonderie connaît une seconde jeunesse avec son achat par Olivier Baudri en 2013 et la création de l’association Tellin-Fonderie. Le propriétaire et l’association accueillent, avec fierté, cette reconnaissance du gouvernement wallon. Le pont roulant permettait, en réalité, de déplacer les moules de cloches fabriqués d’un côté de la fonderie vers la fosse creusée à proximité de la bouche d’évacuation du four, située de l’autre côté de la salle principale de la fonderie. Le moule enterré, le bronze en fusion pouvait être libéré du four et se diriger vers le moule. Une cloche était ainsi née. Le pont roulant permettait de déplacer la nouvelle cloche déterrée vers l’endroit choisi pour être démoulée, ensuite chargée sur une charrette, sur un camion.
Claudy Petit
(L’Avenir)