Perchés sur un piquet au bord de l’A31 ou planant au-dessus de l’A4, les rapaces ne sont jamais loin des autoroutes. Mais à 120 km/h, difficile de les reconnaître! Qui sont-ils et pourquoi semblent-ils attirés par le bitume? Début de réponses avec les bénévoles de la Ligue de protection des oiseaux (LPO).
«Oh ! Vous avez vu le rapace ?» Non, personne d’autre, dans la voiture, n’a vu l’oiseau. Ou alors juste une silhouette. À plus de 120 km/h sur l’autoroute, difficile de distinguer le faucon de la buse.
«Dans le ciel clair, tous les rapaces semblent noirs et se ressemblent», confirment Jean-Yves Schneider et Alain Vassel, membres de la LPO de la Vallée de l’Orne et du Pays messin. Pourtant, sur l’autoroute des vacances, les oiseaux de proie sont nombreux.
Milieux propices à la nidification
En passant par la Lorraine, on peut croiser jusqu’à 14 espèces de rapaces diurnes nicheurs : c’est exceptionnel! «Malgré les grandes villes et les vallées industrielles, notre région présente des plaines céréalières, des vallées ouvertes, des étangs, des milieux propices à la nidification», indiquent les naturalistes.
Les contrées lorraines abritent ainsi trois espèces de busard (cendré, Saint-Martin, des roseaux); deux espèces de milan (noir et royal) et trois sortes de faucon (crécerelle, hobereau et pèlerin).
On rencontre aussi régulièrement la buse variable qui «porte ce nom car ses plumes sont davantage blanches en Europe du Nord qu’au Sud», signalent les spécialistes.
Dans la liste des rapaces visibles la journée, il y a aussi la bondrée apivore et le balbuzard pêcheur qui ne font aucun mystère de leur plat préféré. Le pygargue à queue blanche – et non pas à tête blanche, l’oiseau emblème des États-Unis – ainsi que l’autour des palombes complètent le bestiaire. Quant à l’épervier, «on a de la chance si on parvient à en voir un au-dessus de nos autoroutes!», interviennent les bénévoles de la LPO de Moselle.
Céline Killé (Le Républicain lorrain)