Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Les radars lorrains suivent la tendance nationale française. Ils s’essoufflent un peu, mais restent dans le top 50 hexagonal.
Longtemps restés dans le top des plus performants, les radars lorrains ont rétrogradé en 2015. L’A31 reste malgré tout un axe très rentable, puisque quatre appareils installés sur cette autoroute figurent parmi les 50 «meilleurs» de France. Et puisque l’État prévoit 500 nouveaux radars fixes, des contrôles mobiles et sur les chantiers, les PV vont pouvoir continuer à fleurir.
En 2015, le nombre de véhicules flashés par des radars fixes a légèrement baissé par rapport à l’année précédente. Au niveau national, les boîtiers généreusement disposés le long des routes et des autoroutes ont enregistré 20,24 millions d’infractions contre 20,37 millions en 2014. En revanche, les contraventions ont été un peu plus nombreuses : 13,31 millions contre 12,56, en raison d’une meilleure efficacité des appareils, mais aussi parce que les vitesses retenues apparaissaient plutôt en hausse, de 1 à 4 km/h selon les réseaux.
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Les chiffres régionaux reflètent ces tendances nationales. En Lorraine, les radars fixes sont toujours très actifs mais commencent cependant à s’essouffler. Ainsi, le fameux radar installé à Champigneulles, en bordure de l’A31 dans le sens Nancy-Metz, en service depuis août 2005, n’est plus premier sur le podium. Lui qui a, par le passé, trôné à la première place française pour le nombre d’infractions relevées, a été rétrogradé en 2015 à la 17 e place, avec 66 550 images transmises «seulement».
Metz et Thionville en pointe
Toujours en Meurthe-et-Moselle, il est talonné par l’appareil situé à Maxéville, sur l’A31 (en bas de la côte de Gentilly), dans le sens Metz-Nancy, posé en 2008, et qui décroche la 23e place, avec 56 132 coups de flash.
Les Mosellans sont juste derrière avec, à la 24e place nationale, le radar fixe de Montigny-lès-Metz (stade Saint-Symphorien), toujours sur l’A31, dans le sens Nancy-Metz, crédité de 54 387 prises de vue. Et pourtant, les habitués le connaissent bien : il «allume» sans discontinuer depuis 2003! À la quatrième place régionale et 33e nationale, on trouve enfin le radar de Thionville, érigé sur l’autoroute à l’entrée de l’agglomération (viaduc de Beauregard), qui a piégé 35 283 automobilistes se dirigeant en direction de la frontière luxembourgeoise.
L’A31 reste donc l’un des axes les plus profitables pour les radars fixes, avec 4 appareils parmi les 50 «meilleurs» français. Mais, en performance pure, les radars lorrains sont distancés, et de loin, par le grand champion, un piège à points en service dans le Var, sur l’autoroute à hauteur des Adrets-de-l’Estérel. Avec 138 624, celui-ci pulvérise toutes les statistiques.
Au-delà des chiffres, Philippe Thomardel, directeur de l’Automobile-club lorrain, s’interroge. Selon lui, les automobilistes, en tout cas les adhérents de l’association, «estiment que la répression se porte beaucoup trop sur la vitesse et néglige des aspects comme l’alcool et les stupéfiants au volant, les comportements dangereux et franchissements de stop ou de lignes blanches» .
Quant à la spécificité lorraine, avec une autoroute A31 comportant quatre des 50 radars les plus performants de France, elle ne l’étonne pas. «L’A31 est un axe de transit, beaucoup d’infractions sont relevées à l’encontre d’automobilistes de passage qui ne connaissent pas le secteur.»
Dans les trois ans qui viennent, 500 nouveaux radars fixes seront installés, ce qui portera leur nombre à 4 700. Sans oublier les leurres, les drones et les radars-caméras embarqués!
Ludovic Bassand (Le Républicain lorrain)
