La justice allemande a débouté les familles d’élèves du lycée franco-allemand de Fribourg qui réclamaient l’annulation des épreuves du bac, en pleine crise du coronavirus, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
Le tribunal administratif de Fribourg, saisi en référé le 8 mai, a rejeté jeudi la plainte d’une quarantaine de familles, estimant que suspendre ces épreuves impliquerait une « modification de la Convention de Schwerin », ratifiée par la France et l’Allemagne et qui régit le fonctionnement des trois lycées franco-allemands (LFA) : Fribourg et Sarrebruck en territoire allemand, et Buc, près de Paris, selon le jugement.
107 élèves attendus lundi
Une telle modification devrait par ailleurs être « ratifiée par les deux États », insiste encore la juridiction. « C’est une décision injustifiée » et « inique », a réagi Marie-Caroline Boisselet, membre du collectif qui regroupe au total 55 familles, vivant la plupart en Alsace et en Allemagne. Le collectif a décidé de ne pas faire appel du jugement qui est définitif et va donc contraindre les 107 élèves de Terminale du LFA de Fribourg à passer à partir de lundi les épreuves du bac franco-allemand, un diplôme auquel seuls préparent les trois établissements franco-allemands.
Au LFA de Sarrebruck, un autre collectif réclamait également l’annulation des épreuves mais n’avait pas introduit de recours en justice, a précisé Marie-Caroline Boisselet. L’argument de la Convention de Schwerin invoqué par le tribunal n’a guère convaincu les familles qui soulignent que pour Buc, il a été décidé de valider le bac franco-allemand en contrôle continu, sans que le texte ne soit renégocié, s’est indignée la déléguée des familles. « Nous nous consacrons maintenant au soutien de nos enfants afin qu’ils essaient de sauver les meubles dans cette situation si injuste. »
Le frein des mesures sanitaires
Les collectifs, qui avaient reçu le soutien de politiques alsaciens, avaient également écrit aux autorités françaises et allemandes, notamment à Emmanuel Macron et à la chancelière Angela Merkel. « Nous n’avons eu aucune réponse », déplore Marie-Caroline Boisselet.
Outre la différence de traitement entre le lycée de Buc et les deux autres LFA, les familles mettaient en avant les difficultés pour les élèves alsaciens de se rendre à Fribourg depuis la reprise des cours la semaine dernière, après plusieurs semaines de confinement. Autre difficulté : l’autocar scolaire entre Mulhouse et Fribourg ne peut pas circuler en raison des mesures sanitaires, obligeant élèves et parents alsaciens à se rendre au LFA par leurs propres moyens.
LQ/AFP