Une vingtaine d’agriculteurs de la FDSEA du nord mosellan ont fait une descente surprise à Thionville ce jeudi 20 novembre pour rappeler que leurs inquiétudes restent vives.

Deux tracteurs, un petit cortège de voitures à leur suite : ils n’étaient pas très nombreux, mais cela leur a suffi pour se faire remarquer. Jeudi, une vingtaine d’agriculteurs de la FDSEA du nord mosellan ont fait une descente surprise à Thionville aux alentours de 19 h 45.

Une manière de signifier que le monde agricole reste en alerte maximale deux ans après les grandes manifestations ayant éclaté sur toutes les routes et dans les grandes villes de France.

L’actualité du moment des agriculteurs, c’est d’abord le traité de libre-échange du Mercosur, que l’Europe est sur le point de ratifier et qui permettrait des importations à bas coût ne répondant pas aux normes sanitaires imposées en France.

«On voit que la position des politiques est floue sur le sujet, mais pour nous c’est clair, net et précis : on ne veut pas que des produits non conformes à notre réglementation entrent chez nous !», tranche Jean-Baptiste Kaiser, responsable local de la FDSEA.

Un pari risqué

L’autre sujet de crispation se nomme MACF pour Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières que l’Europe souhaite instaurer.

Et pour les exploitants, c’est un pari risqué. «Le contexte économique est très tendu et cette nouvelle taxe n’arrangera pas les choses : elle ne ferait que faire exploser le prix des engrais !», explique le porte-parole des manifestants. Si cette taxe carbone n’est pas encore en vigueur, «nous la craignons et préférons anticiper. C’est le sens de notre mobilisation».

Les agriculteurs sont allés faire passer le message au sous-préfet – ce dernier s’est entretenu avec eux sans heurts. Ils ont également fait un crochet par le centre piéton, où ils ont déposé des banderoles et une balle de paille enrubannée tel un cadeau de Noël sous les fenêtres de la permanence de la députée Isabelle Rauch.

«Un avertissement», préviennent-ils. Un appel des syndicats à l’échelle européenne est d’ores et déjà lancé pour une mobilisation à Bruxelles mi-décembre.

Chrystelle Folny
(Le Républicain lorrain)