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Les 35 heures en péril chez Smart, en Lorraine


Dans dix jours, les 800 salariés devront dire oui ou non au Pacte 2020 proposé par la direction. (photo Daimler)

Le 11 septembre prochain, les 800 salariés de Smart France, à Hambach, seront consultés pour dire oui ou non au projet de retour provisoire aux 39 heures. Sur le site, la production a repris après trois semaines de congés annuels.

Pour assurer la pérennité du site de Hambach, Smart propose un pacte pour l’emploi. Objectif : passer, dès octobre et jusqu’en 2020, de 35 à 39h/semaine pour réduire le coût du travail horaire de 6 %. Les 800 salariés s’exprimeront sur ce projet sous forme de consultation, interne le 11 septembre.

Fermée pendant trois semaines, l’usine Smart France a repris son activité normale le 24 août dernier sur l’Europole de Sarreguemines-Hambach. Elle va être rythmée par le démarrage, à l’automne, de la commercialisation de la Fortwo troisième génération sur les marchés chinois et américains, et la présentation, au prochain salon de Francfort, du nouveau cabriolet. Mais le plus gros sujet qui est sur la table concerne l’organisation du temps de travail.

«Garantir le maintien de l’emploi»

Ouvertes le 17 juin, les négociations annuelles obligatoires (NAO) au sein de Smart France ont conduit le constructeur automobile à proposer un accord d’entreprise inédit et provisoire. Il consiste à passer de 35 à 39 h/semaine, afin de réduire le coût horaire du travail, d’augmenter la compétitivité du site et surtout «de garantir le maintien de l’emploi pour tous les coéquipiers de Smart France jusqu’en 2020».

Les récentes déclarations d’Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, sur le sujet, agitent le Landerneau politique et vont en quelque sorte dans le sens du projet de la direction de Smart.

Lors des différentes réunions avec les partenaires syndicaux, la direction a fait quatre propositions : une augmentation unilatérale de 120 euros brut par mois à compter du 1 er octobre prochain; une prime annuelle unique de 1 000 euros, pour toutes les catégories socioprofessionnelles, versée en deux fois, à savoir 500 euros brut fin 2015 et fin 2016; l’embauche en CDI de 50 personnes (des intérimaires essentiellement) entre octobre 2015 et fin 2017; le passage à 39 h de travail hebdomadaire et/ou la renonciation à des RTT avec un retour à la situation actuelle d’ici fin 2020. La direction a accepté de le faire de manière progressive et a proposé, fin juillet, de passer de 35 à 37 h/semaine au 1 er octobre prochain, de 37 à 39 h en 2016, 2017 et 2018, puis de revenir à 37 h en 2019. Fin juillet, les partenaires sociaux avaient demandé la possibilité de prendre le pouls de leurs adhérents.

Mercredi, l’organisation d’une consultation interne a été actée entre la direction et trois syndicats sur quatre, ses contours ont été indiqués dans un courrier adressé aux 800 salariés.

Chacun doit désormais s’exprimer à titre individuel et répondre à la question suivante : «Pacte 2020, oui, je suis favorable» ou «Pacte 2020, non, je ne suis pas favorable». Deux bulletins seront remis aux votants le jour de la consultation et l’enveloppe de leur choix sera à placer dans l’urne.

La question posée revêt une importance capitale. Pour les salariés, pour l’entreprise et plus largement pour l’ensemble du bassin d’emploi de Moselle-Est.

Fabien Siegwart (Le Républicain lorrain)

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