Treize candidats dans la huitième circonscription, quatorze candidats dans la neuvième : les électeurs auront l’embarras du choix Moselle Nord. Avec deux députés sortants qui ont jeté l’éponge, tout peut arriver. État des lieux.
1. Une élection sans les sortants
C’est la seule certitude de ce scrutin : au soir du 18 juin, le nord mosellan aura deux nouveaux députés à l’assemblée nationale. Michel Liebgott, député sortant de la huitième circonscription et Patrick Weiten, député de la neuvième circonscription, ont décidé de ne pas se représenter.
Même si Michel Liebgott apparaît encore en tant que suppléant, il n’y aura pas de « prime au sortant » en Moselle Nord. Dans ce contexte, alors que le pays connaît une recomposition politique complètement inédite dans l’histoire de la Ve République, personne ne s’aventure à faire le moindre pronostic. C’est bien simple : dans la huitième circonscription comme dans la neuvième, personne ne part favori.
2. Les difficultés de la droite
Dans chacune des deux circonscriptions, la droite est en position délicate, mais pour deux raisons différentes. Dans la huitième, celle de la Fensch, les Républicains ont eu beaucoup de mal à se trouver un candidat. Ils avaient initialement investi Rémy Sadocco, le maire de Mondelange, mais celui-ci a finalement renoncé pour se consacrer à son mandat de maire. Après de longues semaines de discussions, ils ont finalement adoubé Eliane Assioma-Costa, laquelle souffre d’un important déficit de notoriété.
Dans la neuvième circonscription, beaucoup plus favorable aux Républicains, le problème est différent : il y a trop de candidats ! Investie par le parti, Pauline Lapointe-Zordan devra affronter un autre poids lourd de la vie politique locale : le maire de Terville Patrick Luxembourger… Dans une circonscription où la droite a fait un score historiquement bas à la présidentielle, cette division pourrait faire des dégâts.
3. Le défi de La République en Marche !
Pour porter ses couleurs, la République en Marche a fait deux choix bien différents dans les circonscriptions de Moselle Nord. Dans la huitième, elle a misé sur le renouveau en investissant Brahim Hammouche, venu du Modem, qui se présente pour la première fois devant le suffrage universel. Dans la neuvième, elle a choisi de faire confiance à une figure bien connue de la vie politique locale : Isabelle Rauch. Elle a été conseillère départementale et adjointe au maire de Thionville avec l’étiquette PS, avant de devenir conseillère départementale UDI. Emmanuel Macron était arrivé largement en tête dans cette circonscription. Ses électeurs, qui ont exprimé une volonté de renouvellement, comprendront-ils le sens de cette candidature ?
4. Une gauche éparpillée
Autre élément qui saute aux yeux à la lecture de la liste des candidats : l’éparpillement de la gauche. Dans chacune des circonscriptions, il y a un candidat France insoumise, un écologiste, un socialiste et un communiste. Cela pourrait être particulièrement problématique dans la huitième circonscription, bastion de gauche. Certains estiment même que cette division pourrait aboutir à l’élimination de tous les candidats de gauche dès le premier tour… Ce serait un séisme, dans la vallée de la Fensch.
5. Des candidats inattendus
À chaque élection législative on voit arriver une poignée de candidats issus de micropartis en recherche de visibilité. On est encore servi cette année. Parti lorrain, parti des Mosellans, UPR ou même les catholiques intégristes de Civitas ont envoyé des candidats. Dans la neuvième circonscription, il y a même un inconnu sans étiquette, un certain Yan Sander. Ces prétendants au siège de député ne devraient amasser que quelques dizaines de suffrages. Mais à l’heure où l’échiquier politique est devenu un chamboule tout, cette dispersion des voix pourrait coûter cher aux forces historiques.
Anthony Villeneuve (Le Républicain lorrain)