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Légilstatives 2017 : quid des frontaliers ?


(Illustration : AFP)

Avec 40 000 travailleurs frontaliers appelés aux urnes dimanche, les candidats à l’élection législative peuvent difficilement rester sourds aux préoccupations de cet électorat. Tour d’horizon des propositions.

40 000 travailleurs frontaliers sont appelés à se rendre aux urnes ce dimanche pour qualifier au second tour des élections législatives les candidats censés défendre le mieux leurs intérêts dans l’hémicycle du Palais Bourbon. Un vote qui apparaît déjà comme déterminant dans le choix des futurs députés qui ont, à ce stade, plus ou moins potassé le sujet.

Mobilité

Elle est la première des préoccupations des frontaliers et des pouvoirs publics. « C’est trop important pour n’être qu’un chasseur de voix, estime Patrick Luxembourger (divers droite). Ça fait dix-sept ans que je suis frontalier, je suis donc au fait de la réalité. La mobilité est ma priorité. » Le maire de Terville a pris de l’avance. Son projet de transport en commun en gestation depuis 2006 a même déjà un nom : Vital.

Le ferroviaire est un axe que souhaite aussi privilégier Brigitte Vaïsse (PS) qui entend par ailleurs « favoriser les accès aux parkings P + R ». Pauline Lapointe-Zordan (LR) veut « continuer de développer le cadencement et engager une discussion avec la SNCF pour que les TGV ne circulent pas à vide au départ de Luxembourg. » Elle soutient également le projet de doublement des voies ferroviaires entre Thionville et le Luxembourg. « Une modernisation nécessaire des équipements » qu’Isabelle Rauch (REM) défend également sans entrer dans le détail. Détails que ne donne pas non plus Jean-Luc Pierré (France insoumise) qui déclarait avoir « plus de questions que de réponses » avant la réunion publique organisée mardi soir à Veymerange.

Au chapitre des mesures visant à fluidifier le trafic, Brigitte Vaïsse et Pauline Lapointe-Zordan soutiennent le projet de construction d’une troisième voie sur l’A31 financée par une vignette destinée aux camions pour la première et par l’écotaxe qui serait exhumée par la seconde.

Télétravail et temps de vie

Ils sont unanimes : favoriser le télétravail est une des réponses aux problèmes de mobilité et de stress rencontrés par les frontaliers. Isabelle Rauch va même encore plus loin et parle d’expérimenter « la relocalisation de l’emploi utile à l’économie luxembourgeoise sur notre sol à condition de lever les barrières fiscales ». L’amélioration du temps de vie est l’autre point mis en avant par la candidate de La République en marche mais aussi par Brigitte Vaïsse qui souhaitent toutes deux œuvrer en faveur du développement de services adaptés aux besoins et aux horaires élastiques des frontaliers.

Fiscalité

C’est le nerf de la guerre. Car comme le rappelle Patrick Luxembourger : « L’évolution des réglementations fiscales est la base de résolution des problèmes ». Seul un dialogue d’État à État peut faire bouger les choses. D’où l’importance d’élire des députés capables de convoquer ces problématiques dans les discussions régaliennes. Mais qui dit fiscalité dit aussi « rétrocession fiscale », le sujet qui fâche. Pauline Lapointe-Zordan préconise à ce titre « un partenariat » plutôt qu’une rétrocession sèche. Brigitte Vaïsse et Jean-Luc Pierré parlent quant à eux d’« harmonisation fiscale » visant à réduire les inégalités et les déséquilibres territoriaux.

Catherine Roeder (Le Républicain Lorrain)