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Le transit des camions pointé du doigt à Jarny


Même si l’accident qui a coûté la vie à une habitante n’est pas dû à la vitesse, la question du transit des poids lourds dans Jarny se pose. (Photo : archives le républicain lorrain)

Les habitants de la petite commune lorraine sont sous le choc après un accident mortel. 10 000 véhicules traversent Jarny chaque jour.

Au lendemain de l’accident qui a coûté la vie à cette Jarnysienne de 71 ans, la commune est encore sous le choc. Ils sont nombreux à avoir assisté à la scène, de près ou de loin, et beaucoup ressentent le besoin d’en parler. Certains se souviennent des antécédents. Car plusieurs piétons – une demi-douzaine – ont été fauchés sur des passages protégés ces dernières années.

Un camion avait déjà quitté sa trajectoire, sur le même rond-point, avant de terminer sa course dans la façade de la vitre de la pharmacie Joumard. « Le conducteur avait eu une crise cardiaque. Heureusement, il n’y a pas eu de victime à l’époque », car l’officine n’était pas encore ouverte, le choc ayant eu lieu tôt le matin. D’autres riverains incriminent la trop forte circulation et le passage de nombreux poids lourds et engins agricoles. « Ils passent parfois n’importe où. Sur la route de Droitaumont ou la petite voie entre Friauville et Ville-sur-Yron, alors qu’elles sont interdites aux 3,5 t », souligne Florian, un habitant. « Même sans rouler spécialement vite, en ville, ça reste dangereux. »

Un flux incessant, dû à la présence de plusieurs entreprises de transports implantées à la sortie de la commune, selon Loïc. « Comment éviter leur passage dans l’artère principale ? Ça paraît difficile : il a la rue Émile-Bouchotte [qui passe devant le château de Moncel], mais ce ne serait pas mieux du tout. La voie est étroite, avec piste cyclable. »

Vers un arrêté pour militer le transit

«De toute façon, si les gens respectaient déjà le Code de la route … », commence Florian, avant de se raviser : «Je ne dis pas que c’est le cas pour l’accident d’hier, on ne sait pas ce qu’il s’est passé». L’homme est particulièrement touché car sa fille de 13 ans a assisté à la scène. Elle revenait du collège et attendait au fameux passage piéton. L’image qui lui reste est celle de cette personne, qui lui a souri avant de s’engager.

L’accident qui a coûté la vie, ce lundi, à Nadine Delporte pose le problème du transit des poids lourds dans le secteur de Jarny. Et du flot de véhicules qui, chaque jour, traverse la commune. «Plus de 10 000», regrette le maire, Olivier Tritz. «Et ça ne cesse de croître. J’ai demandé aux autorités, c’est-à-dire à la préfecture et au Département, de renforcer les contrôles routiers et de sécuriser nos routes»

Par ailleurs, le premier magistrat compte également lancer une concertation avec les deux communes voisines, à savoir Labry et Conflans-en-Jarnisy, elles aussi impactées par ce trafic. Cependant, elles ont une longueur d’avance, car les deux municipalités ont pris des arrêtés pour limiter le transit sur leurs voies. «À Jarny, nous nous dirigeons vers ce genre de solution aussi.» D’autant qu’avec le retour de l’écotaxe, beaucoup de sociétés de logistique inviteront leurs chauffeurs à utiliser les voies secondaires pour éviter les surcoûts liés au péage. «Des économies au détriment de la sécurité de nos concitoyens.»

À quelques jours des fêtes de fin d’année, l’accident qui a coûté la vie à cette septuagénaire plonge la commune dans la tristesse. Olivier Tritz l’assure : «Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que cela ne se produise plus ». Des solutions devraient être apportées dans les semaines à venir pour retrouver une cohabitation harmonieuse entre tous les usagers de la route.