On sait l’A31 chargée. Mais elle le sera de plus en plus d’ici 2030 et même 2050. Or les projets actuels ne pourront alléger le trafic que dans plusieurs décennies. L’infrastructure sera arrivée à saturation complète.
Lors du Grenelle des mobilités initié en 2019 et conclu en 2020, les experts ont planché sur les perspectives de déplacement dans la région. Le sillon lorrain, entre Nancy et Luxembourg, a fait l’objet de constats éclairants. Ainsi, sur l’A31 au nord de Metz, les pointes journalières s’élèvent régulièrement à 108 000 véhicules. Au nord de Nancy, le trafic affiche des pointes récurrentes à 86 500 véhicules par jour. Dans ce secteur, l’A33 et l’A330 affichent également des pointes supérieures à 60 000 véhicules par jour.
Selon la Dreal (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), en 2030 l’augmentation maximale des flux sur l’A31 en échange avec le Luxembourg serait de 44%. En 2050, la progression devrait atteindre 75% !
Les agences d’urbanisme lorraines Agape, Aguram et Scalen ont tiré les lignes pour les décennies à venir : « À l’horizon 2030, et à infrastructure constante, les réserves de capacité sur l’A31 seront nulles ou dépassées sur de nombreux tronçons. Les évolutions prévisibles de trafic à cet horizon, et plus encore à l’horizon 2050, présagent d’une forte dégradation des conditions de circulation. Le moindre événement entraînera des perturbations sur l’intégralité de l’axe. » Or les projets actuels d’aménagement d’infrastructures (A31bis, TER) ne permettront pas d’évolution des capacités avant une dizaine d’années, notent les experts. Des pistes sont à l’étude vers le ferroviaire, l’aérien, et la régulation de la vitesse sur route pour lisser le trafic. Sachant que l’axe ferré Nancy-Luxembourg est l’un des axes les plus fréquentés en France.
Catherine Belin (Le Républicain Lorrain)