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Le projet de métropole allant de Metz à Thionville fait son chemin


L'agglomération messine ne veut pas brûler les étapes, à l'image du président de Metz Métropole, Jean-Luc Bohl. (photo Karim Siari / archives RL)

Il fait peu à peu son chemin, le projet de métropole allant de Metz à la frontière luxembourgeoise. Pour l’emporter sur le terrain, l’idée de ce vaste espace métropolitain allant de Metz à Thionville doit s’imposer dans les esprits. Le projet séduit déjà les milieux économiques.

« On a passé un cap! », assure Fabrice Genter. Pour le président de la CGPME 57, l’idée d’une métropole Metz-Thionville infuse. Sous la pression des acteurs de la société civile. Notamment de l’association Métropole frontalière Metz-Thionville  : « Soixante-huit rendez-vous avec des maires et présidents de communautés de communes ou communautés d’agglomération… En un an, nous sommes passés du défrichement à l’argumentaire. »

À l’heure où les collectivités peinent parfois à joindre les deux bouts, nécessité fait loi et l’union apparaît brusquement comme un attrape-dotations. Alors, pourquoi pas une métropole de plus de 500 000 habitants, de Metz à la frontière luxembourgeoise? Le projet séduit les milieux économiques. Les adhérents de Moselle économie ont voté pour à 93  %, les sondés d’Entreprendre Lorraine Nord à 75  %. Quant à la CCI, elle s’est prononcée à l’unanimité en sa faveur. « Ça va vite et la nouvelle région Grand Est n’y est pas étrangère. Le cadre de référence a changé et le poids des Alsaciens accélère la prise de conscience », tranche Fabrice Genter.

«Partager autour de projets concrets»

Reste la frilosité de certains élus. Campant en porte-parole de la ruralité, Patrick Weiten, président du Département, a longtemps vu d’un mauvais œil l’émergence d’un tel concurrent. Aujourd’hui, le patron de la Moselle met de l’eau dans son vin et ne considère plus le sujet tabou. Le président de Metz Métropole, Jean-Luc Bohl, lui, juge que les mentalités ne sont pas encore prêtes. Comme l’a illustré, en mars, l’échec de la tentative de fusion proposée par le maire de Metz, entre Metz Métropole, Rives de Moselle (Maizières-les-Metz, Hagondange) et la communauté de communes du pays Orne Moselle (Rombas Amnéville).

Son amendement, défendu en commission départementale de coopération intercommunale (CDCI), a été retoqué. « Il faut d’abord apprendre à partager autour de projets concrets », insiste Jean-Luc Bohl. « Sur le transport, la santé à travers les maisons médicales, ou encore l’enseignement supérieur », renchérit Fabrice Genter.

Dominique Gros temporise et considère le schéma de cohérence territoriale (SCOT) de l’agglo messine comme le périmètre légitime d’approfondissement de l’interco  : « Atteindre le seuil des 330  000 habitants est une nécessité », objecte-t-il en considérant que les 25  voix obtenues en CDCI par son amendement sont un bon début. Soit l’amorce d’une prise de conscience. Pour l’emporter, sa proposition aurait, certes, dû rallier les 2/3 du scrutin, mais l’édile tire satisfaction des seuls 23  votes contre.

Pour l’heure, le maire de Metz reste rivé sur cet horizon 2018 qui marquera la transformation de la communauté d’agglomération messine en communauté urbaine. Jean-Luc Bohl croit, lui aussi, en l’irréversibilité du mouvement  : « Depuis 2002, on est passé de dix à 44  communes. Avec Lorraine French Tech, le centre des congrès, Waves ou Muse, l’attractivité de l’agglo se confirme, sans qu’il ne soit besoin de brûler les étapes. »

Xavier Brouet (Le Républicain lorrain)

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