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Le professeur séduisait ses élèves


À la barre, le professeur âgé aujourd’hui de 39 ans, qui n’exerce plus, a affirmé : « Les relations étaient consenties ; il y avait beaucoup d’amour. (Illustration : archives editpress)

L’amour fait parfois fi des différences d’âge et frappe au milieu de salles de classe. Mais ce professeur de musique qui a exercé dans les collèges de Puttelange-aux-Lacs et de Bitche a multiplié les aventures avec des jeunes filles en fleurs.

Vendredi, devant le tribunal de Sarreguemines, il devait répondre d’atteinte et d’agression sexuelles sur des mineurs de 15 ans ou plus, par personne ayant autorité sur la victime, toutefois sans violence, contrainte, menace, ni surprise. Entre 2007 et 2015, il a approché plusieurs adolescentes. Avec certaines, cela s’est limité à des échanges de baisers. Avec quatre autres, il y a eu des relations sexuelles.

Mais à la barre, le professeur âgé aujourd’hui de 39 ans, qui n’exerce plus, l’affirme : « Les relations étaient consenties, il y avait beaucoup d’amour. » Dans plusieurs cas, il explique que les mamans des adolescentes étaient au courant de leurs amours débutantes. Devant le tribunal, une seule victime est venue témoigner. Mais pas réclamer.

«Il était toujours tendre»

« Notre relation était passionnante. Il était toujours tendre, il m’écoutait. » À chaque fois, les rapports ont lieu alors que le prévenu n’est plus le professeur des élèves. « L’une des adolescentes dit que vous aimez les femmes jeunes », questionne la procureure. « Pas spécialement. C’est une question d’affinités, de chimie. » Inconnu jusqu’alors de la justice, le professeur a une « personnalité narcissique et minimise les faits », relève une analyse psychiatrique. Soulignant qu’il profitait d’un « vivier de jeunes filles », la procureure appuie qu’il connaît bien le droit « puisque vous avez attendu le jour des 15 ans d’une des jeunes filles pour avoir des relations avec elle ». Elle requiert trois ans de prison, dont un an ferme. « On est ici à la frontière entre la morale et le droit, tempère son avocat, M e Boh-Petit. Il est peut-être responsable, mais pas coupable. »

Le tribunal coupe la poire en deux et le condamne à 18 mois de prison, dont six ferme. Il a interdiction d’exercer une activité le mettant régulièrement en contact avec des mineurs. Il est également inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

Cécile Chambru
(Le Républicain lorrain)