Le président (LR) de la région Grand Est Jean Rottner a appelé lundi le gouvernement à ouvrir une large « concertation » avec les corps intermédiaires et les élus locaux pour préparer un « reconfinement adapté » aux situations locales.
« Je demande que ces discussions s’ouvrent réellement entre le gouvernement et les corps intermédiaires et les élus locaux », a-t-il lancé sur France Info. « Il faut non pas une conférence de presse hebdomadaire ou tous les quinze jours, il faut du dialogue, de la concertation, de la pédagogie », a-t-il insisté.
Évoquant « un reconfinement adapté » aux situations locales, Jean Rottner, lui-même médecin urgentiste, préconise d’ « insister plus particulièrement » sur les zones où l’ « on a plus de 1 000 cas positifs pour 100 000 habitants ». Il faut préserver « une certaine forme d’activité économique, adapter nos transports en commun, étaler les heures de prise de travail » et « peut-être conserver l’activité scolaire », a-t-il plaidé.
Interrogé sur la probabilité d’un reconfinement, il a souligné que « les chiffres sont implacables » avec « plus de 50 000 nouveaux cas positifs » enregistrés en 24 heures et « le seuil de 1 000 morts par semaine » d’ores et déjà dépassé. « C’est grosso modo les chiffres que le ministre de la Santé (…) prédisait pour la fin de la semaine qui s’ouvre », a-t-il relevé.
« Avant qu’il ne soit trop tard »
« Je demande que nous puissions en discuter avant qu’il ne soit trop tard (…), plutôt que d’attendre encore quinze jours ou trois semaines que le gouvernement ouvre les discussions avec les élus locaux, avec les organisations syndicales et patronales », a insisté Jean Rottner. Selon lui, Emmanuel Macron « doit s’exprimer » et « débuter une forme de dialogue pour que la France ne soit pas bloquée ». « L’épidémie est devant nous » et nous avons « un ou deux trains de retard », a-t-il encore averti.
Le président de la région Grand Est, région qui fut l’une des premières et des plus violemment touchées par la première vague de l’épidémie, a cité l’exemple d’Israël qui, « au prix d’un confinement assez sévère, en quinze jours, a réussi à casser sa courbe d’épidémie ».
« Je ne dis pas qu’il faille faire cela en France mais ouvrons le débat », a-t-il martelé, « si reconfinement il doit y avoir dans dix jours ou dans quinze jours, parlons-en déjà maintenant, que l’on prépare les Français ».
Dans un tweet publié dimanche soir, Jean Rottner s’est montré plus affirmatif, disant avoir « la certitude que nous allons vers un confinement ».
Ce soir j’ai réuni mon exécutif.
?J’ai la certitude que nous allons vers un confinement.
? Différent du premier.? Mais nous allons devoir anticiper, écouter, inventer et aider.
? J’ai demandé à chacun d’entre eux d’être prêt dès cette semaine pic.twitter.com/BNx3rFTz3l
— Jean ROTTNER (@JeanROTTNER) October 25, 2020
LQ/AFP