Le port de plaisance Riv’escale a du mal à séduire les amateurs de navigation après une année de service.
Au port de plaisance Riv’escale de Talange, la saison estivale se fait dans une ambiance tranquille, presque en suspens. Installé il y a un peu plus d’un an , le site peine à faire le plein. Antoine Barrière, responsable du port, n’a enregistré qu’une dizaine d’escales depuis le mois d’avril alors qu’il y en avait le double un an plus tôt. «Ça va se remplir doucement. Notre attractivité tient du fait que des ports aux alentours comme celui de Metz ou du Basse-Ham sont pleins», relativise-t-il. Le port fonctionne de façon saisonnière, d’avril à septembre, du mardi au dimanche. Sur place, installée dans un petit fabriqué, Antoine veille à tout : sécurité, propreté, bon fonctionnement des équipements ou encore accueil des plaisanciers.
Samedi 5 juillet, Brigitte et Franco Weber, un couple suisse, viennent d’amarrer la Fée Verte, leur péniche de 19 mètres pour y passer la nuit. «On était à Metz ce matin, on a visité la cathédrale, les musées. Demain, on va à Thionville», raconte l’homme de 72 ans. Depuis leur retraite il y a cinq ans, ils naviguent d’avril à octobre sur les canaux d’Europe pour visiter l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique ou encore la France. «On est déjà passé par l’Alsace, la Bourgogne, la Champagne-Ardenne. C’est notre première fois en Lorraine», partage sa compagne. Mais en dehors de cette escale, la rive reste vide.
«C’est mon plaisir, mon hobby»
Seule la quinzaine de bateaux résidant à l’année, qui stationnent sur la partie nord du port, vient habiller le canal. «Il y a un an, il y en avait la moitié. Je pense qu’avec le bouche à oreille, les 35 places vacantes aujourd’hui trouveront preneur. J’ai déjà quelques personnes qui commencent à m’appeler», précise Antoine Barrière, optimiste malgré une fréquentation timide.
Lucas Chodard, 63 ans, est l’un des premiers résidents arrivés. Semi-retraité, il passe de nombreuses nuits dans son bateau timonier de 7 mètres. «C’est mon plaisir, mon hobby. Avant, j’étais à Guénange, mais je me suis fait voler mon moteur. Ici, je suis plus en sécurité, même s’il commence à y avoir des rôdeurs», confie le sexagénaire qui part pêcher pendant dix jours vers Richemont, Uckange et Thionville. Une question de sécurité qui lui coûte 1 200 euros au lieu de 800 euros à Guénange.
Comme Lucas, les quelques plaisanciers apprécient la tranquillité des lieux, malgré quelques contraintes : «Avec la sécheresse, l’eau baisse et les algues se multiplient. Ces éléments compliquent la navigation, surtout pour ceux avec un moteur in-bord (NDLR : en fond de coque) », explique-t-il. Le port continue donc d’évoluer à son propre rythme espérant bientôt attirer davantage de plaisanciers.
Camille Carvalho
(Le Républicain lorrain)