La cliente n’était pas contente en sortant du resto thionvillois. Et elle ne s’est pas privée de le dire sur sa page Facebook dans la foulée, en mai dernier. Le patron accuse aujourd’hui la jeune femme de propos diffamatoires.
Le post public, accessible par n’importe quel internaute, parle « d’un patron qui boit et qui est vulgaire ». Il n’en fallait pas plus pour attirer les commentaires. La cliente en remet même une couche en écrivant que « le patron était bourré ».
Ce dernier a vu rouge. Il accuse la jeune femme de propos diffamatoires à son égard. Son avocat a porté l’affaire devant le tribunal correctionnel de Thionville. Le procès a eu lieu mardi. « Il y a bel et bien diffamation dans la mesure où madame allègue un fait précis qui porte atteinte à l’honneur ou à la réputation de la personne visée », récite l’avocat en s’appuyant sur les textes.
D’autres clients peu élogieux
À la barre, la cliente mécontente ne fanfaronne pas. Elle reconnaît d’une petite voix qu’elle est l’auteure de ces mots.
Son avocate plaide la prescription entre le moment où les faits ont été dénoncés puis jugés. Car les délais sont serrés en matière de diffamation. Mais l’avocate défend aussi le fond. Elle plaide des propos objectifs qu’il faut replacer dans le contexte. Elle sert d’autres commentaires peu élogieux sur le même restaurant, piochés sur le site TripAdvisor qui recense l’avis de divers clients. Enfin, l’avocate insiste sur le fait que la jeune femme n’a pas été épargnée dans cette affaire. « Elle s’est fait insulter en réponse ! »
Le tribunal de Thionville se donne le temps de la réflexion et rendra sa décision le 19 mars.
Le Républicain Lorrain