Lors d’une altercation à Gorcy (Meurthe-et-Moselle) en avril 2017, un jeune homme a arraché avec ses dents l’oreille de la personne avec qui il se battait. Il a dû s’en expliquer devant le tribunal de Briey. L’affaire rappelle évidemment le match où le boxeur Mike Tyson a fait de même avec son adversaire 20 ans plus tôt.
Le prévenu a 25 ans. Il enchaîne les contrats par intérim dans la soudure et vit chez sa mère. C’est la première fois qu’il est convoqué au tribunal. L’affaire remonte un peu. Le 22 avril 2017, il se retrouve avec des copains du club de foot qu’il fréquente sur le parking d’un café à Gorcy. Les autres tapent un peu dans le ballon. Pas lui. «J’étais blessé aux ligaments croisés. J’avais une béquille.» Deux femmes sortent de l’établissement et pensent que les jeunes abîment leur voiture. Le ton monte. Des insultes sont proférées. D’autres personnes tentent de calmer le jeu, mais une bagarre finit par éclater.
«Mais ça vous a fait quoi d’avoir ce bout d’oreille dans la bouche ?»
Si le jeune homme se retrouve à la barre du tribunal de Briey, c’est parce que pour se défendre, il a employé les grands moyens. «L’un des gars était sur moi. J’avais peur pour mon genou. Peur d’être handicapé.» Alors il commence par lui mordre l’oreille. Mais l’autre ne lâche pas. Alors il y va plus fort. Sous ses dents, un morceau d’oreille finit par se détacher. Sa victime recevra 12 jours d’ITT. «Vous vous rendez compte de la violence de ce que vous avez fait ?», l’interroge la procureure Catherine Galen. Il tente de se défendre, sans convaincre. «J’aurais dû faire quoi ? Rester sans rien faire ? J’ai paniqué. J’avais peur pour mon genou.» Elle insiste : «Mais ça vous a fait quoi d’avoir ce bout d’oreille dans la bouche ?» Il ne sait plus.
«Vous vous souvenez de cette affaire qui a fait le tour du monde ?»
Évidemment, l’image du boxeur Mike Tyson arrachant l’oreille de son adversaire Evander Holyfield, lors d’un match resté célèbre, s’invite à l’audience. «Vous vous souvenez de cette affaire qui a fait le tour du monde ?», lui demande la procureure, essayant de lui faire prendre la mesure de la gravité de la chose. Elle réclamera une peine d’emprisonnement de 6 mois entièrement assortie d’un sursis. Le président Guillaume Bottino ramènera la peine à 4 mois avec sursis. Le vingtenaire devra en outre passer un stage de citoyenneté.
(Le Républicain lorrain)