Dans certains cercles de la grande région, le nom de Pierre Cuny a été cité comme ministrable. De la politique-fiction ? Certainement, alors même que les législatives n’ont pas encore rendu leur verdict. De son côté, l’intéressé consent des approches… par le passé.
«Absolument, d’ailleurs mon chauffeur est justement en train de me conduire au ministère !» Pierre Cuny s’amuse de la perspective. Au moment de notre appel, c’est en sa qualité de maire de Thionville qu’il se rendait à l’exposition de notre confrère photographe Pierre Heckler. À Œutrange et non à la capitale où certains lui prédisent un hypothétique avenir ministériel.
Saugrenue, cette prophétie ? «Je n’ai aucune réaction à faire», réagit-il spontanément. Avant de se laisser happer par cette rumeur valorisante : «Il y a déjà eu des approches, par le passé. Quand ton nom circule, c’est que tu es “appelable”».
Faire parler de lui et plus encore, du Nord mosellan, ne sera pas pour lui déplaire. Conseil municipal après conseil municipal, le maire de Thionville insiste sur l’importance de mener une politique agressive de marketing territorial. «Que l’on parle de moi, c’est bien la preuve que le territoire thionvillois, et plus largement le nord du département, pèse lourd aujourd’hui. On ne peut que s’en féliciter.» Pour une fois, la rumeur a du bon. Mais est-elle justifiée ?
Des arguments à faire valoir
Dans la perspective, incertaine à ce jour, d’une victoire de la majorité présidentielle aux prochaines législatives, Pierre Cuny aurait quelques arguments à faire valoir. Le bassin thionvillois partage sa vision centre droit de la politique. Son succès aux municipales, corroboré par sa victoire aux départementales, a préparé le terrain au président sortant Emmanuel Macron.
Autre point en sa faveur : sa gestion de la crise sanitaire, saluée par le gouvernement de l’époque, lui a permis de se faire un nom. Et même de tisser une relation particulière avec Édouard Philippe. Depuis, l’ancien Premier ministre a fondé son parti, Horizons, qu’il a d’ailleurs installé en personne à Thionville.
Destin lié à Édouard Philippe
Pour autant, cette proximité avec la personnalité politique préférée des Français pourrait jouer en la défaveur du «ministre» Cuny. Certes fidèle à Emmanuel Macron, le maire du Havre a traversé l’entre-deux tours discrètement. De quoi tendre les relations avec le premier cercle présidentiel, surtout en amont du prochain tour de scrutin.
En liant son destin à Édouard Philippe, Pierre Cuny prend plutôt date pour l’avenir. Il ne s’en cache pas, d’ailleurs : «Si je devais me projeter, ce serait plutôt dans le cadre d’un remaniement ministériel dans trois, quatre ans. Dans l’immédiat, j’ai impulsé trop de projets sur le territoire comme la fusion avec le Val de Fensch. Mais de toute manière, la question ne se pose pas car personne ne m’a appelé», conclut “l’appelable” Pierre Cuny.
De toutes façons, c’est sans intérêt, il n’y a que Macron qui cumule les postes de Président, premier ministre et ministre de tout, avec son petit ensemble de groupies autour de lui.