La notion de commerces essentiels ou non provoque beaucoup de réactions. À Longwy, le maire Jean-Marc Fournel a décidé de signer un arrêté communal autorisant l’ouverture de l’ensemble des commerces « dans une situation financière dramatique ».
« Je n’ai pas l’habitude de désobéir à l’État. Mais je n’ai pas d’autres choix car la situation est extrême. Face au cri d’alarme des petits commerçants, j’ai décidé de passer outre le décret du Premier ministre », indique Jean-Marc Fournel. Le maire de Longwy a signé vendredi soir un arrêté municipal autorisant, dès samedi midi, l’ouverture de l’ensemble des commerces, qu’ils soient essentiels ou non. Ces derniers doivent afficher le document dans la vitrine de leur enseigne.
Un arrêté de réouverture des commerces de centre-ville : le maire de Longwy, Jean-Marc FOURNEL a décidé de promulguer un arrêté autorisant les commerces non-alimentaires et non essentiels à réouvrir dès samedi 31 octobre à 12 h 00. Plus d’infos : https://t.co/eTfHl3Il0i pic.twitter.com/8GItdWUHuj
— Ville de Longwy (@Villedelongwy) October 31, 2020
« Les gens s’agglutinent dans les grandes surfaces »
« J’ai eu des commerçants, certains pleuraient. C’est une belle initiative que nous saluons des deux mains. On ne peut pas faire l’opération cœur de Ville puis dire que nous devons fermer », approuve Natacha Mohier. « Nous comprenons les problèmes liés au virus. Mais là, on laisse les gens s’agglutiner dans les grandes surfaces alors que dans nos petits magasins, ils sont distancés d’1,5 m et du gel est à disposition », reprend la présidente d’IntenCité, l’association des commerçants, artisans et professions libérales de l’agglomération de Longwy.
« Cela pourrait engendrer des drames humains »
Le premier magistrat appuie aussi son arrêté sur le fait que les rayons non alimentaires et non-essentiels des supermarchés et hypermarchés sont ouverts, ce qui entraîne une rupture d’égalité de traitement entre ceux-ci et les commerces de centre-ville non alimentaires et non essentiels. La vente de vêtements ou de jeux, par exemple, étant toujours possible dans les grandes surfaces.
Que dira le préfet ? « On verra bien. Certains ne s’en relèveront pas financièrement et personnellement. Cela pourrait engendrer des drames humains », répond Jean-Marc Fournel. Bien sûr, cette possibilité d’ouvrir doit se faire dans le plus strict respect des règles sanitaires : port du masque obligatoire, gel hydroalcoolique à l’entrée, distanciation physique…
« Vendredi matin, j’ai téléphoné au tribunal de Briey. J’ai appris qu’il y avait déjà six demandes de dépôt de bilan. Déjà que le redémarrage des affaires n’est pas terrible », remarque Natacha Mohier. « Et l’arrêté est cohérent avec le plan de relance du centre-ville », approuve Robert Rousseau, conseiller délégué aux commerces. « Les commerces font tout pour éviter le virus. Laissons les travailler ! », conclut la présidente d’IntenCité.
Stéphane Malnory (Le Républicain Lorrain)