En novembre, le Custérien Fabrice Boudart participera au Grand Trail de la vallée du Drâa, au Maroc, durant cinq jours. Objectif principal : faire connaître la compagnie de théâtre Tout va bien !, qui accueille des jeunes en situation de handicap, et collecter de l’argent pour cette dernière via une cagnotte Leetchi.

«J’avais besoin d’aller enterrer des choses dans le sable.» C’est la manière poétique qu’a Fabrice Boudart de parler du trail qu’il va effectuer en novembre. Le Custérien ne va en effet pas participer au Grand Trail de la vallée du Drâa au Maroc simplement pour courir et se faire du bien physiquement.

Il va tenter d’oublier durant les cinq jours de course et 180 km à travers le Sahara sa séparation, la perte de son travail, mais aussi cet entraînement en Suisse cet été où il a failli y laisser la vie à la suite d’une chute. «J’avais besoin de m’évader, de faire un break. Et je me suis dit autant le faire pour une bonne cause.»

Courir pour rapporter de l’argent en soutien à la compagnie de théâtre professionnelle nancéienne Tout va bien ! sera ainsi le gros objectif de son aventure. C’est décidé : son trail sera solidaire.

«Mon fils Quentin est atteint d’une maladie génétique rare, la dystrophie myotonique de Steinert, qui agit par exemple sur tous les muscles. Elle ne se soigne pas et peut entraîner la perte totale d’autonomie. Il travaille dans cette compagnie comme acteur.»

Le quinquagénaire a donc lancé une cagnotte Leetchi intitulée «Du désert au théâtre», qui court jusqu’à la fin de l’année et que tout le monde peut nourrir.

Tout l’argent récolté sera reversé à Tout va bien !, qui accueille des jeunes en situation de handicap comme Quentin Boudart.

Créée en 2005, la structure et sa responsable artistique Virginie Marouzé se sont engagées plus particulièrement dans l’inclusion début 2018 au travers du projet de l’établissement et service d’aide par le travail (Esat), en créant une troupe de théâtre inclusive intitulée La Mue du Lotus. En son sein évoluent douze personnes.

«Mon inscription et le matériel pour la course sont financés, sur mes fonds propres, soit 3 000 euros environ. Ce que je vais récupérer servira en revanche à renforcer leur action : fabrication de décors, confection de costumes, frais de déplacement lors des représentations, etc.

Ils créent des pièces, puis les montrent ici et là, dans des salles municipales, des instituts médico-éducatifs (IME) ou des salles de théâtre. À travers ça, ils montrent que même avec un handicap, on peut travailler, monter des spectacles, faire des choses et être heureux.»

De quoi motiver davantage Fabrice Boudart lorsqu’il s’agira de dormir en bivouac en semi-autonomie sur le sable afin de récupérer des dizaines de kilomètres parcourus sous 35 degrés.