Un quart de la puissance éolienne du pays est produite en Champagne-Ardenne, Lorraine et Alsace.
Côté éolien, le Grand-Est est dans le vent. Il est la première région française. Avec 2 430 MW raccordés et 176 parcs, il devance les Hauts-de-France (Nord-Pas-de-Calais et Picardie avec 172 parcs).
C’est donc sur l’axe nord-est que la filière éolienne connaît son plus fort développement en terme de parcs, avec la dynamique économique qui en découle. A Reims, cette semaine, France Energie Eolienne (FEE, porte-parole des professionnels de l’éolien) n’a donc pas seulement réfléchi aux grandes thématiques que sont les raccordements et les réseaux de distribution de l’électricité dits intelligents (smart grids). Elle a également organisé des rendez-vous d’affaires avec les sous-traitants du Grand-Est et de toute la France : entreprises de voirie, bureaux d’études, installateurs de câbles électriques, etc.
« Dans la plupart des cas, nous favorisons les entreprises locales. C’est dans notre charte éthique. C’est une question de proximité, de connaissance du terrain, mais aussi d’acceptabilité des projets : nous voulons optimiser les retombées locales », explique Thomas Guilbaud, délégué régional pour FEE et ingénieur chez l’Allemand Enercon, numéro trois mondial de l’éolien, qui a installé l’une de ses antennes à Bezannes, près de la gare TGV Reims-Champagne.
Pour les constructeurs de turbines et les exploitants de parcs éoliens, la structuration industrielle de la filière est un enjeu majeur. La loi de transition énergétique prévoit que la part du nucléaire dans le mix électrique passe de 70 % à 50 % d’ici 2030. La part des énergies renouvelables, dont l’éolien, va croître d’autant.
Or le contexte reste relativement compliqué. En témoignent les contestations que soulèvent, par exemple, certains projets dans les Vosges ou en Haute-Marne. Globalement, en France, la phase amont prend environ huit ans, contre trois à quatre ans en Allemagne. La partie administrative est bien plus lourde qu’outre-Rhin. D’autre part, les recours contre les éoliennes sont nettement plus nombreux.
Propriété exclusive d’enfants
Il est vrai qu’en Allemagne, depuis les années 2000, les riverains peuvent s’y impliquer financièrement : la moitié des parcs éoliens allemands est d’ailleurs détenue par des fonds citoyens. En France, ce n’est possible que depuis 2014, sous forme de crowdfunding (financement participatif sur internet).
Bref, en la matière, les choses bougent. Et c’est le Grand-Est qui sert de cadre à une première nationale : dans les Ardennes, les trois éoliennes du projet « Les ailes des crêtes » vont être financées par des particuliers, entreprises, associations, collectivités. L’une d’elles sera en outre la propriété exclusive d’enfants via des parts de souscription.
Catherine Daudenhan (Républicain Lorrain)