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Le Grand Est ouvre à la concurrence de petites lignes ferroviaires


C’est une première en France, cette ouverture complète à la concurrence. (illustration RL/Pascal Brocard)

Le Grand Est va devenir la première région française à ouvrir à une concurrence complète plusieurs de ses petites lignes ferroviaires, selon un vote jeudi du conseil régional.

Les élus régionaux ont décidé en séance plénière l’ouverture à la concurrence pour la gestion des infrastructures et la circulation sur la ligne Nancy-Contrexéville et pour un ensemble de tronçons entre Strasbourg (Bas-Rhin) et Épinal (Vosges) formant la liaison « Bruche-Piémont-Vosges ». Ces lignes sont aujourd’hui fermées, suspendues ou dans un état qui limite leurs capacités de trafic, a précisé la collectivité dans sa délibération soumise à vote jeudi.

La région prévoit de lancer les appels d’offres d’ici la fin de l’année, afin de désigner les lauréats entre mi-2022 et début 2023 pour une reprise de l’exploitation ferroviaire fin 2024/début 2025, après deux ans de travaux de modernisation, selon la délibération. La procédure prévoit de confier à un même opérateur « à la fois l’infrastructure, le matériel roulant et ‘la reprise’ du personnel » de SNCF Voyageurs, a précisé Jean Rottner, président (LR) de la région.

Les lignes transfrontalières concernées à long terme

Cette mission complète sera inédite en France, a souligné David Valence, vice-président pour les transports. « Nous sommes la seule région à faire les deux démarches : gestion des infrastructures et circulation », a-t-il dit au cours d’un point presse. D’autres régions se concentrent sur l’un des deux volets : la circulation pour PACA et les Hauts-de-France, les infrastructures pour Centre-Val-de-Loire, a-t-il cité. « Ce que nous prévoyons, c’est ce que fait aujourd’hui la SNCF. Demain, ce sera peut-être un autre que la SNCF », a complété David Valence. La collectivité saisit une possibilité ouverte par la loi d’orientation des mobilités (LOM) de décembre 2019 de se faire transférer la gestion de « lignes d’intérêt régional ou local à faible trafic ».

L’ouverture à la concurrence doit permettre de moderniser le réseau des lignes concernées et d’augmenter les fréquences de façon à rendre l’usage du train attractif et ainsi de doper la fréquentation, dans des territoires éloignés des principales agglomérations, selon la région. Dans le cas de Nancy-Contrexéville, une ligne fermée depuis 2016, il est ainsi envisagé une offre d’un train par heure du lundi au vendredi et un temps parcours ramené à un peu plus d’une heure, « la cible pour reconquérir des parts de marché par rapport à la voiture », a souligné David Valence.

À plus long terme, la région Grand Est prévoit de reproduire cette ouverture à des lignes transfrontalières la reliant aux agglomérations allemandes voisines, comme Karlsruhe ou Sarrebruck, a-t-elle ajouté.

AFP/LQ