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Le Grand-Duché du Luxembourg doit beaucoup à Longwy


(Photo : Le Républicain Lorrain)

Il y a un peu plus d’un siècle, des soldats de la ville y ont été envoyés pour calmer un vent de révolte qui a fait vaciller le pays. C’est le passionné d’histoire Olivier Cortesi qui a sorti cette période de l’oubli.

L’information est presque passée inaperçue durant cette dense journée du 18 juin 2023. Mais elle est d’importance. Et elle mérite d’être développée. Elle a été révélée par l’exposition montée à cette occasion par Olivier Cortesi, responsable du pôle Vie de la cité à la Ville de Longwy.

Puis confirmée par le grand-duc du Luxembourg Henri et son épouse Maria Teresa lors de leur venue commémorant le centenaire de l’aide apportée par leur pays à la reconstruction d’un hôtel de ville à Longwy , le précédent ayant été détruit lors de la Première Guerre mondiale.

Une tentative de coup d’État militaire

Dans son discours, le grand-duc expliquait qu’ « avant aujourd’hui, les relations qui existaient entre Longwy et ma grand-mère Charlotte m’étaient inconnues. J’ai découvert qu’en 1919, notre dynastie vivait des moments compliqués et notre pays a subi une tentative de coup d’État militaire. C’est grâce à l’envoi de soldats de Longwy que ce coup d’État a pu être stoppé, sans aucun blessé. »

Les recherches d’Olivier Cortesi, effectuées notamment dans les correspondances du maire de la ville Louis Petitier entre 1920 et 1923 et dans le journal L’écho de Longwy , dont des exemplaires ont été retrouvés aux Archives départementales de Meurthe-et-Moselle à Nancy, avaient permis de clarifier ces propos.

En 1914, l’Allemagne envahissait le Luxembourg, un pays pourtant neutre et ne comptant que 400 soldats, pour prendre la direction de la France. Elle l’occupera jusqu’à l’Armistice.

Pour le rattachement à la Belgique

Au sortir de la guerre, « une escouade américaine pénétra via Pétange au Luxembourg précédée d’une automobile où siégeait le maire de Longwy pour assurer aux Américains un bon accueil », décrit Olivier Cortesi. Mais durant de nombreux mois, le Grand-duché va vivre une période agitée. « À la Chambre des députés, les représentants de gauche demandent même la déchéance de la dynastie. La motion est rejetée de justesse. » Début 1919, un vent de révolte pour le rattachement du pays à la Belgique souffle sur le Luxembourg, étouffé par une première intervention de troupes françaises.

La duchesse Marie-Adeläide, accusée d’accointance avec l’occupant allemand par les Républicains et dans une situation instable, abdique et laisse la place à sa sœur Charlotte.

Un référendum pour désamorcer la crise

En août, une nouvelle période insurrectionnelle se présente avec 10 000 manifestants dans la capitale. C’est là que des soldats longoviciens permettent de disperser la foule. « Pour désamorcer la crise, le gouvernement luxembourgeois décide d’organiser un double référendum. La consultation populaire porte sur la forme de l’État (monarchie ou république) et sur l’orientation économique du pays. »

La famille de la grande-duchesse Charlotte est plébiscitée, ainsi qu’une union économique avec la France plutôt qu’avec la Belgique