Le frelon asiatique est bien présent dans le bassin de Longwy. Il devient un véritable fléau pour les associations et les apiculteurs. À la frontière, notamment à Arlon, le problème reste entier.
Après avoir tout essayé pour piéger les frelons asiatiques qui envahissent le rucher, Arnaud Ludet compte bien sur cette dernière astuce : «Je mets dans un verre, un tiers de vin blanc, un tiers de bière et un tiers de sirop. Cette potion sucrée et protéinée devrait les attirer. Une fois les frelons asiatiques introduits dans la boîte-attrapoire, ils meurent sur place», détaille le membre de l’association L’Abeille saulnoise.
Depuis 2023, l’association tente de trouver des solutions pour protéger leur vingtaine de ruches de cet insecte impérieux. Et ce n’est pas simple : «Le frelon asiatique a la particularité de rester en position de vol stationnaire devant l’entrée d’une ruche et dévore les abeilles qui rentrent et qui sortent. Si bien que celles-ci n’osent plus bouger devant ce prédateur posté devant leur entrée», explique, dans les grandes lignes, l’apiculteur amateur. Conséquence, une ruche composée de 50 000 abeilles peut rapidement être décimée.
Les pièges se multiplient
La chasse aux frelons asiatiques est donc cruciale pour préserver les abeilles. Existe-t-il une seule manière de tuer cet hyménoptère venu d’Asie et installé en France depuis 2004 ? Chaque apiculteur tente d’explorer plusieurs méthodes. Certaines marchent, d’autres non. En revanche pour les particuliers qui posséderaient un nid de frelons asiatiques dans leur jardin, le Saulnois conseille de ne rien toucher : «Mieux vaut faire appel à des spécialistes comme l’apiculteur ou encore une association».
Depuis quelques jours, la réflexion d’Arnaud Ludet va plus loin. Il s’inquiète de l’arrivée du frelon géant Asie qui représenterait un danger pour les insectes mais aussi pour l’homme en raison de sa piqûre extrêmement douloureuse et de son venin puissant et toxique : «Nous devons rester vigilants».
De l’autre côté de la frontière, en Belgique, le frelon asiatique sévit, lui aussi, depuis plus de deux ans. Si bien que la Région wallonne a pris d’importantes mesures pour éradiquer le Vespa velutina nigrithorax , de son nom scientifique. Elle a alloué un budget annuel de 400 000 euros dont 55 000 euros ont été reversés à quinze associations ou structures pour acheter des produits de désinfection. Selon André Jusseret, président de l’association l’Abeille arlonnaise, «c’est bien mais ce n’est pas suffisant pour cette espèce invasive».
Dans ce territoire belge, on dénombre près de 4 500 apiculteurs (ou passionnés d’apiculture). En 2024, dans la région, près de 6 524 pièges ont été posés. En 2025, ce sont 8 000. Ils ont permis de tuer au total 1 780 reines fondatrices (les cheffes d’un nid) qui quittent leur hibernation et cherchent un endroit pour bâtir leur nid. Sur une année, le frelon asiatique peut dévorer jusqu‘à 100 000 insectes.