Dans la région messine, deux individus ont volé le portable d’un prêtre et ont essayé de le faire chanter.
Deux Kosovars, âgés de 36 et 39 ans, étaient jugés, lundi, en comparution immédiate au tribunal de Metz pour un cambriolage suivi de chantage. Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, l’un d’entre eux avait pénétré dans la paroisse d’un curé de la région messine. Deux téléphones portables, un ordinateur, une montre ainsi qu’un coffret d’huile sainte avaient été dérobés. Des faits a priori anodins…
Jusqu’au 14 juillet au soir où l’un des deux prévenus appelle à plusieurs reprises l’homme d’Église, absent à l’audience, pour le faire chanter en évoquant des photos d’hommes dénudés retrouvées sur son téléphone. Le lendemain, le duo avait été arrêté par les gendarmes à Amnéville. «Je n’ai pas demandé d’argent, proteste l’un des deux Kosovars. Quand je l’ai appelé, c’est lui qui m’a proposé de l’argent. Mon fils de 21 ans m’a dit que ce curé l’avait touché.»
Des propos qui n’ont guère l’air de convaincre le président qui objecte : «Pourquoi ne pas avoir déposé plainte à la gendarmerie nationale? Vous savez que dénoncer des faits qui n’existent pas, c’est de la dénonciation calomnieuse? C’est quand même très particulier de commettre un cambriolage pour récupérer un téléphone!»
Le conseil de la victime évoque un chantage caractérisé. «Mon client dément tout acte de pédopornographie et assume les photos retrouvées dans son téléphone. Les deux prévenus voulaient se servir de ces éléments pour obtenir de l’argent», estime-t-elle en sollicitant 1 000 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice moral.
«Scénario prêt à l’emploi»
De son côté, le ministère public écarte d’emblée «toute dénonciation d’acte délictuel» en rappelant qu’il n’y a «aucune quelconque supposition de détention d’images pédopornographiques et qu’il n’y aura aucune enquête». «Un scénario prêt à l’emploi et pétri de contradictions» est décrit. Un an de prison avec maintien en détention est requis pour le voleur et maître-chanteur. À l’encontre de son compère, uniquement prévenu de chantage, il est réclamé 8 mois avec révocation d’un précédent sursis et maintien en détention.
La défense évoque la précarité pour l’un des prévenus qui est en situation irrégulière sur le territoire. Son contradicteur plaide une requalification des faits de chantage en menaces. Il a été entendu par le tribunal. Quant aux deux prévenus, ils ont écopé de 6 mois de prison avec maintien en détention pour l’un et de 75 heures de TIG pour le second. La partie civile se verra allouer 1 000 euros au titre de son préjudice moral.
D.-A. D. (Le Républicain lorrain)
situation irrégulière, alors retour dans son pays !