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Le crâne fracassé par son ancien maître, ThomThom a trouvé le bonheur


«Au refuge, après l’avoir promené, je ne pouvais plus le laisser retourner dans son box!», partage Oriane Delacour, qui a adopté l’animal. (Photo : le républicain lorrain/frédéric lecocq)

Fin mars, ThomThom avait été retrouvé le crâne fracassé le long d’une route. Il aurait pu ne pas survivre à cet acte de cruauté. Mais un élan de générosité a permis l’opération qui lui offre une nouvelle vie.

«À la première visite chez le véto, il pesait 38 kg. Mais là, franchement, je pense qu’il a pris…», sourit Oriane Delacour, tout en caressant le ventre de ThomThom, qui n’hésite pas à en redemander. Dans le salon de cet appartement jarnysien, l’american bully de 2 ans évolue en toute aisance entre son panier, mâchouillant au passage un balle de tennis qui ne survivra pas longtemps, et la fenêtre d’où l’on peut apprécier le passage de quelques bipèdes humains pressés. «Je l’ai adopté le 19 octobre et c’est un pur bonheur depuis!»

ThomThom, c’est ce chien qui avait été retrouvé le jour de Pâques, agonisant au bord d’une route à Basse-Ham, près de Thionville. D’après les constatations des vétérinaires, une personne lui aurait enfoncé un piquet de jardin dans le crâne. Les os brisés, son cerveau n’était alors plus protégé que par sa peau. Une cagnotte avait permis de payer l’opération qui lui offrirait des jours meilleurs. «Tous les petits morceaux d’os ont été retirés et une plaque protège désormais sa tête.» L’imposant toutou au pelage fauve et blanc ne recule d’ailleurs pas quand une main parcourt la surface barrée d’une cicatrice de 12 bons centimètres. Après quelques mois passés au refuge du Jolibois de Moineville, ThomThom a tapé dans l’œil de sa maîtresse de 19 ans. «Comme je vis avec ma mère, elle est venue avec moi. Mais elle avait deux autres chiens en vue. Et quand elle est passée près du box de ThomThom, il a bondi sur les barreaux et il aboyait. Ça l’a refroidie… Elle a dit : « Lui, c’est non« . Mais moi, j’avais eu un coup de cœur.» Le molosse voulait, en fait, se faire remarquer. «Quand on est allées le promener, il a fait la fête à tout le monde et… il a fait plein de câlins à ma mère. Elle a changé d’avis!»

«Ils nous rendent mille fois ce qu’on leur donne»

Dans la famille, les molosses ont la cote. «Chez mon père, on avait un rottweiler. Il a vécu 14 ans. Et avant ThomThom, j’avais un staff américain, Faizen, que j’ai pris aussi au refuge de Moineville. Je l’ai perdu il y a peu, il avait 14 ans. J’ai pas fini mon deuil…» Oriane marque une pause. «J’essaie de me consoler en me disant qu’en partant, il a laissé la chance à un autre chien d’être adopté.»

Côté éducation, la jeune femme est plutôt tranquille. «Il écoute super bien. Je lui ai juste appris à ne pas traverser la route n’importe comment. Il attend mon signal maintenant. Je remarque juste qu’il a un peu peur des hommes…» ThomThom fait mentir les a priori sur les chiens de refuge, qui seraient plus difficiles à gérer. «Par contre, il a bien mis une quinzaine de jours avant de commencer à jouer. Mais alors, maintenant, quand il voit une balle, il devient fou!» Oriane confie qu’elle n’envisagerait pas d’adopter dans un élevage. «Avec Faizen, j’ai déjà eu un chien maltraité. Il avait les pattes arrière abîmées. Mais je trouve que ce sont ceux qui nous apportent le plus d’amour. Ils nous rendent mille fois ce qu’on leur donne.»