Campagne de vaccination avancée, hausse des cas, nouveaux variants, retour de la question du port du masque… L’épidémie de Covid-19 est de retour au premier plan de l’actualité depuis plusieurs semaines. Voici les réponses aux questions que vous posez face à la dégradation de la situation sanitaire.
Le Covid-19 est-il de retour dans le Grand Est ?
PLUTÔT OUI
On note en effet une situation de rebond épidémique. Mais son ampleur est difficile à évaluer avec précision car les méthodes de surveillance du virus ont changé au début de l’été. Les résultats des tests de dépistage réalisés hors laboratoire ne sont plus remontés aux autorités.
Conséquence, des indicateurs très regardés lors des premières vagues tels que le nombre de cas quotidiens, taux d’incidence, taux de positivité, ou encore le R effectif (nombre moyen de personnes qu’une personne infectée peut contaminer) ne servent plus aujourd’hui de référence.
Désormais, c’est l’activité des urgences qui est scrutée de près, ainsi que les actes médicaux réalisés par SOS Médecins, qui continuent de remonter leurs chiffres. Depuis le début du mois d’août, leurs indicateurs se dégradent dans le Grand Est.
Entre début août et mi-septembre, les passages aux urgences pour suspicion de Covid-19 se sont multipliés par huit, les hospitalisations par six. Les actes médicaux de SOS Médecins ont aussi été cinq à six fois plus nombreux. Autre chiffre qui interpelle : lors de la première quinzaine de septembre, la proportion de passages aux urgences pour motif de Covid-19 a été plus importante qu’en 2021 et 2022 à la même période.
Le virus semble donc gagner du terrain. Toutefois, le motif de « Covid-19 » ne représente pour l’heure « que » 1% des visites aux urgences et 3,5% des consultations SOS Médecins (chiffres au 17 septembre 2023). Incomparable avec les premières vagues de l’épidémie, et loin d’être source de tension hospitalière actuellement.
Après les nombreuses mutations du coronavirus, peut-on encore se fier aux tests PCR, antigéniques et autotests ?
OUI
C’est ce que nous a assuré le ministère de la Santé, cette semaine. « Le Centre national de référence (CNR) des virus respiratoires ne signale pas de risque de modification de l’efficacité des tests au regard des mutations des variants actuels », nous répond-t-il. Le ministère rappelle également « qu’aucune alerte indiquant le contraire n’a été rapportée, y compris au niveau européen et international », et que « depuis 2020, le marché des tests n’a cessé de se diversifier et d’évoluer et leur autorisation et utilisation sont encadrées par les autorités ».
Et puisqu’on parle des dépistages, notez que les règles de remboursement des tests ont évolué au 1er mars. Le remboursement d’un test réalisé par un professionnel de santé n’est plus que partiel. Le montant à charge de l’assuré (30 ou 40%) dépend du professionnel de santé réalisant le test.
Plus de la moitié des Français ont reçu 3 doses du vaccin lors de l’année 2021. Ces injections sont-elles encore efficaces aujourd’hui ?
PAS FORCÉMENT
« La protection immunitaire apportée par le vaccin baisse plus rapidement dans le temps chez certaines catégories de personnes, et notamment les personnes âgées, les exposant davantage au risque de faire une forme grave de Covid-19 », rappelle le ministère de la Santé.
Selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé, pour la campagne automnale de 2023, la vaccination est particulièrement recommandée pour les publics suivants :
- les personnes âgées de 65 ans et plus
- les nourrissons à partir de 6 mois, enfants, adolescents et adultes atteints de comorbidités ayant un risque plus élevé de forme grave de la maladie
- les femmes enceintes
- les personnes immunodéprimées
- les personnes atteintes de toute autre comorbidité, sur avis d’un professionnel de santé ;
- les personnes vivant dans l’entourage ou en contacts réguliers avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables
Toute personne le souhaitant, même si elle ne rentre pas dans la cible citée ci-dessus, pourra se faire vacciner gratuitement.
Je suis positif ou cas contact, dois-je m’isoler ?
PAS FORCÉMENT
Depuis février, vous n’êtes plus tenu de vous isoler si vous êtes infecté, même si cela reste « recommandé », selon le site de l’administration française. Il est de bon sens de limiter les contacts – privilégiez le télétravail si cela est possible -, de porter le masque et de veiller plus que jamais aux respect des gestes barrière dans cette situation. Par ailleurs, il vous faut désormais avertir vos « cas contacts » directement : l’Assurance Maladie n’applique plus de traçage des cas contacts – qui demandait énormément de moyens humains – puis le 1er février .
Si vous n’êtes pas en état d’exercer votre activité professionnelle, seul un médecin peut désormais vous délivrer un arrêt maladie. Notez par ailleurs que le délai de carence s’applique désormais « comme pour tout arrêt de travail », précise le ministère de la Santé dans un document.
Le port du masque est-il encore obligatoire par endroits ?
OUI
Le port du masque n’est plus obligatoire en France depuis le 1er août 2022, à une exception près : le responsable d’un établissement de santé ou du service médico-social peut décider de le rendre obligatoire pour les personnes d’au moins 6 ans selon l’arrêté publié au Journal Officiel en juillet 2022. Les CHR de Nancy de Metz-Thionville, par exemple, l’imposent. Ces derniers jours, d’autres hôpitaux en France (La Rochelle, Arcachon…) ont décidé de faire de même.
Hors établissements de santé, le ministre Aurélien Rousseau n’envisageait pas, pour l’heure, le retour obligatoire du masque, mais invite à le porter dans les lieux publics clos ou mal ventilés.