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Le ciné-piscine : regarder un film sur sa bouée, une expérience «magique»


La piscine du Luxembourg a organisé des séances de cinéma.

La piscine du Luxembourg a proposé une expérience inédite aux Messins, samedi 28 décembre. Le temps de deux séances (jauge à 70 spectateurs), le bassin s’est transformé en salle de cinéma. Les spectateurs ont assisté à la diffusion sur des bouées, dans une atmosphère magique.

Le soleil orange décline. L’eau s’assombrit. Deux faisceaux éclairent le fond. Le projectionniste lance sa machine. L’écran blanc de 8 mètres de haut, placé devant la verrière de la piscine du Luxembourg, s’anime. Il n’y a plus de lignes d’eau, plus de chrono. Juste une sensation : l’immersion totale dans le septième art.

Les spectateurs sortent des douches en maillot de bain. Chacun choisit un fauteuil flottant, jaune, comme un bonbon. Nous sommes au cinéma, mais nous sommes dans une piscine. On entend le clapotis des bouées, les mouvements qui se répercutent comme des ondes. Le plus vieux bassin de Metz (1937) offre toujours une ambiance à part. Habituellement, les sportifs ont le sentiment de nager dans un immeuble art déco.

Samedi 28 décembre, ils étaient carrément dans le salon.Le temps d’une soirée, ce ciné-piscine a offert une expérience unique à 140 spectateurs, durant deux séances. «Nos équipes sont créatives pour valoriser nos équipements», observe Marine Déom, cheffe du service piscines.

La première séance, à 17 h 30, était orientée vers les familles. Le Centre régional de l’audiovisuel Lorrain (Cravlor), spécialisé dans le cinéma itinérant, avait programmé Élémentaire, un film des studios Pixar. «Nous espérons vivre un moment magique», glisse Mélissa, venue avec ses enfants.

Le son à la surface de l’eau

C’est l’idée du personnel aussi. «Nous voulons proposer une parenthèse pendant les fêtes, explique Emmanuel Jochem, chef de bassin. C’est une période creuse. Nous avions déjà essayé le ciné-piscine, en 2021, mais en septembre. L’hiver s’y prête mieux, nous avons besoin d’obscurité.» Et le froid ? «La température du bassin a été montée à 32 degrés, le temps d’une soirée.»

La soirée a mobilisé toutes les bonnes volontés. En caisse, pour la sécurité (avec le médiateur de la piscine Belletanche, Amar Saouchi), la logistique…Étrange, de voir des équipes porter des caisses dans les coursives de la piscine! «Notre mission est d’apporter le cinéma partout, souligne Thierry Cacciatore, projectionniste du Cravlor. Nous faisons de l’éducation à l’image dans les écoles rurales, nous sommes derrière au Festival du film arabe de Fameck, nous proposons des soirées en plein air au pied du Centre Pompidou-Metz.»

Et dans une piscine désormais! «Nous l’avions déjà fait. C’est surtout le son qui exige une gestion précise.» Une dimension confirmée par Lucas, de la société mosellane Teksas. «L’eau accélère la propagation du son. La hauteur du lieu peut entraîner une réverbération. Pour éviter ce phénomène, il faut diffuser au plus près de la surface de la piscine.»

Tout un art, pour un euro l’entrée. On est bien à Metz en hiver, non?

Hubert Gamelon
(Le Républicain Lorrain)