L’aménagement de la mine de Tiercelet à Thil, en Meurthe-et-Moselle se poursuit.
Le camp mais aussi la mine de Thil ne cessent d’évoluer. Les travaux dans cette dernière vont d’ailleurs bon train. Après le parvis, pour 60 000 euros, et la fresque , financée par le Musée national de la Résistance d’Esch-sur-Alzette (pour 40 000 euros) dans le cadre du programme Esch 2022, c’est l’intérieur qui a été rénové. Le chemin a été rendu carrossable sur 180 mètres, jusqu’au mur bloquant l’accès à la partie effondrée. Des lampes ont été installées tout au long de ce parcours, sur le mur principal mais aussi dans les cavités, et sept petits projecteurs ont été posés, destinés à montrer des textes et des photos aux futurs visiteurs. Durée des travaux : deux ans et demi, assurés par les entreprises Ineo Réseau Est, Acere et Avia. Coût total : 160 000 euros, subventionnés à hauteur de 60 % par l’État, la Région Grand-Est et le Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle.
Il reste maintenant aux membres de l’association Sentier de mémoire de Thil à installer les objets, les outils ou archives, sur les étagères, comme cette petite bouteille contenant une croix et qui était utilisée par une prisonnière des nazis, originaire de Pologne, pour prier. «Elle l’a échangée avec un habitant contre de la nourriture. C’est une pièce rare, extraordinaire», assurent Daniel Pascolini et Gino Bertacco, de l’association, qui devra aussi définir les textes et les photos qui seront projetés sur les murs. «L’objectif sera de pouvoir faire venir rapidement et régulièrement des visiteurs. On est donc en train de construire, avec l’association mais aussi notre partenaire, le Musée national de la Résistance, un tour culturel qui permettra de découvrir avec un guide le camp , le captage de l’Alzette mis en place par les Allemands en 1944, la mine mais aussi ce musée», explique Stephan Brusco, le maire.
Il sera alors temps de raconter la vie et le travail des mineurs de fer au sein de l’exploitation de 1885 à 1945. Mais aussi de parler de la Seconde Guerre mondiale, des travailleurs forcés ou des prisonnières russes, dont celles qui ont péri dans l’effondrement d’une galerie, ou encore de l’usine de fabrication de missiles V1. «Il va peut-être falloir qu’on fasse appel à un ou une scénographe pour créer un chemin pédagogique cohérent.» Le premier magistrat est satisfait de voir le développement de la transmission de la mémoire dans sa commune. «On sent qu’avec les fouilles archéologiques de 2021 , quelque chose s’est débloqué. La communauté juive reconnaît et cite désormais Thil dans la liste des camps.»
Sébastien Bonetti
(le Républicain lorrain)