Inutile de chercher ailleurs, il n’existe qu’un seul festival d’aérographie en France et c’est à Guénange qu’il se déroule ! La 5e édition du genre attend trente-huit artistes, dont deux pointures de la culture custom. Expos, démos, body paint sont, entre autres, au programme.
Ceux ayant eu l’occasion de se rendre au festival international d’aérographie de Guénange pourront vous le dire : c’est fou ce que l’on parvient à faire avec un pulvérisateur à air comprimé et des pigments. À condition toutefois de maîtriser la technique de cette discipline injustement déconsidérée par les courants artistiques modernes…
C’est justement pour redorer l’image de l’aérographie que Hassen Touati, de l’association Impuls’arts, a décidé avec une poignée de connaissances de monter un événement de toutes pièces il y a cinq ans. « On est parti de rien, dans notre coin, avec uniquement le soutien de la ville de Guénange. Un festival comme le nôtre, c’est unique en France. En Europe, il existe d’autres événements consacrés à l’aérographie mais ils existent généralement en marge d’autres manifestations, généralement des rencontres de sports mécaniques ».
Si vous ne voyez pas le rapport, considérez que les pros de l’aérographie sont énormément sollicités pour personnaliser cabines de camions, voitures, motos, casques etc. « En fait, l’aérographie doit sa survie à la culture custom venue des Etats-Unis et aux émissions du type Pimp my ride », où des carrossiers artistes signent des réalisations à couper le souffle.
Andras Bathory, Hongrois basé en Allemagne, est dans ce domaine ce que l’on appelle une pointure européenne. Il a déjà signé de nombreuses réalisations pour les coureurs moto, dont le champion Valentino Rossi. Sa venue à Guénange, samedi et dimanche, devrait logiquement faire son petit effet. Une seconde tête d’affiche est convoquée : le Toulois Norbert Millotte, « un des plus anciens du domaine. Il assurera le show de body paint samedi soir », annonce Hassen Touati.
Trente-six autres artistes font aussi partie de cette 5e affiche. Tous sont attendus avec leurs œuvres et leurs outils puisque des démonstrations sont faites en direct, tout au long du week-end. De nombreux fidèles seront de la partie mais on découvrira aussi toute une nouvelle génération intéressée par le manga, les jeux vidéos et les figurines. « Le public verra deux ou trois participants customiser des consoles de jeux, des manettes… On appelle cela le geek art ». Ce courant d’air frais est plutôt rassurant pour l’avenir du festival.
« Personnellement, j’ai découvert l’aérographie il y a vingt ans et j’ai de suite trouvé cela intéressant , témoigne Hassen Touati. L’aérographe se situe entre la bombe et le pinceau ; il permet de travailler sur tous les supports, des plus grands aux plus petits ». L’aérographie a connu son âge d’or dans les années 60, 70. « Cette technique était très utilisée : des pochettes d’albums des Pink Floyds ou de Dire Straits ont été faites à l’aérographe… » Mais puisque le vintage est à la mode, il se peut que l’aérographie signe un revival inattendu. Allez savoir !
Le Républicain lorrain
Salle Pablo-Neruda, Guénange, samedi 22 octobre de 14 h à minuit ; dimanche de 10 h à 18 h.