Depuis le 15 juillet et jusqu’à l’automne, la Ville de Metz a entamé une campagne de lutte contre le nourrissage des pigeons, et par extension des cygnes et des rats. Une petite piqûre de rappel qui ne mange pas de pain !
Le geste part souvent d’une bonne intention. Il permet de ne pas jeter le pain rassis, d’approcher le palmipède au plus près et de participer, croit-on, à sa croissance et bonne alimentation. Faux. C’est mauvais pour la santé du cygne, ça le rend addict, voire agressif, et surtout donner du vieux pain aux cygnes et aux canards, c’est aussi nourrir les pigeons – ce qui est interdit – et les rats quand le pain, parfois par baguettes entières, reste pourrir dans l’eau.
Pour tenter de remédier à ce problème de salubrité publique, la Ville a lancé le 15 juillet dernier une campagne contre le nourrissage des pigeons. Par extension, elle tente d’agir à la source, auprès des nourrisseurs, en expliquant les nuisances de ces « rats des villes ». Le programme se poursuivra jusqu’au 15 novembre.
Pourquoi les pigeons ?
Pour plusieurs raisons. Déjà parce que c’est illégal. Un nourrisseur, en récidive sur la voie publique et même chez lui, encourt jusqu’à 450 € d’amende conformément au règlement sanitaire de la Moselle. Le maximum ! « On l’a appliqué une fois, il y a deux-trois ans, pour quelqu’un qui nourrissait des chats. La récidive lui a coûté une centaine d’euros, et ce n’est pas faute de l’avoir mis en garde », se souvient Jean-Louis Lecoq, élu à la Ville de Metz chargé de la propreté, la salubrité et l’hygiène.
La campagne se concentre sur les pigeons « pour ne pas brouiller le message et parce que leur prolifération est un vrai souci, poursuit l’élu. Des pigeons, on en voit partout et on voit aussi des gens les nourrir. » Et leur donner la becquée, c’est favoriser leur reproduction.
Or le pigeon, qui peut avoir de cinq à sept nichées annuelles, est un vrai nuisible. Pour les bâtiments comme pour l’homme. Ses fientes attaquent et dégradent la pierre. Ses déjections sentent mauvais et sont un réservoir de micro-organismes pathogènes (transmission de maladies infectieuses par l’inhalation et le contact comme la salmonellose, la tuberculose, etc.).
Mais que fait la Ville ?
Elle utilise « la manière douce » avec affichage et médiation. « Nous ne prenons pas les nourrisseurs pour des délinquants mais il faut expliquer, poursuit Jean-Louis Lecoq. Nous allons à leur rencontre – certains sont connus – pour faire de la médiation. Mais pour ceux qui ne veulent pas comprendre, il y a la menace de la sanction. Parfois, ces gens considèrent que nous allons à l’encontre de leur liberté, qu’ils ne font rien de mal. »
La Ville de Metz sait que l’Esplanade, la place de la République, la place Saint-Livier, la rue Haute-Seille, le parc de la Seille… sont des garde-manger en self-service. « Quand les gens nourrissent de leur balcon, c’est plus compliqué. On remonte souvent à ces personnes suite à des plaintes de voisins. On fait des courriers, on rappelle à l’ordre et si ça continue, on fait un signalement auprès du procureur de la République. »
D’ailleurs, pour lutter contre la prolifération des nuisibles, la Ville compte sur ses habitants. Non pas via la délation mais pour tenter ensemble de réduire un problème de salubrité publique.
C. P. (Le Républicain Lorrain)