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La rouille tombe du ciel à Maizières-lès-Metz


Une quinzaine de véhicules garés dans le lotissement La Petite Barche ont été recouverts de taches de rouille. (Photo RL/Karim Siari)

Dimanche dernier, des habitants du lotissement La Petite Barche, à Maizières, ont découvert une multitude de petites taches de rouille sur une quinzaine de véhicules. Plusieurs plaintes ont été déposées.

« Il y a ces taches sur nos voitures. Mais c’est surtout ce que l’on respire qui nous inquiète », insiste Romain, père de deux enfants de 18 et 3 mois. Dimanche dernier, comme plusieurs habitants du lotissement La Petite Barche, à Maizières-lès-Metz, le jeune papa remarque, sur sa carrosserie, une multitude de petites taches de rouille. Des dégâts particulièrement flagrants sur la voiture gris clair de l’un de ses voisins. À l’instar d’autres riverains, il s’empresse de déposer plainte auprès de la gendarmerie. En tout, une quinzaine de véhicules garés dans le lotissement ont été endommagés.

La coïncidence calendaire et géographique avec les taches bleues de Marange-Silvange et Talange (tombées sur 150 véhicules durant le week-end de la Pentecôte) est troublante. Mais les deux épisodes n’auraient, a priori, rien de commun.

Les habitants du lotissement tournent rapidement leur regard vers une entreprise, située à quelques dizaines de mètres de leur jardin. Selon eux, elle serait spécialisée dans le grenaillage et la peinture de poutres métalliques. « Quand on s’est installé, il y a deux ans et demi, elle était fermée. Depuis que les locaux ont été reloués, il y a un an, on ne peut plus sortir dans notre jardin. L’odeur de peinture est vraiment trop forte. Sans oublier le bruit des compresseurs », soutient Romain. « Moi, j’ai été obligé de calfeutrer mes fenêtres pendant six mois. L’odeur de solvants entrait à l’intérieur. Une de nos voisines souffre de maux de tête et de vertiges », enchaîne Azzedine, père de quatre enfants.

Pas de preuve mais des « indices convergents »

Les riverains avaient alerté la gendarmerie et la police municipale. « Mais on nous explique que c’est très compliqué de constater ces nuisances. J’en ai même référé à l’Inspection du travail ! Cela fait depuis le mois de juillet dernier que l’on se bat. On a même une voisine qui a contacté un avocat », poursuit Azzedine.

Le maire de Maizières-lès-Metz, Julien Freyburger, et ses services se sont saisis de l’affaire. « Ces taches s’apparentent à du grenaillage, qui est le secteur d’activité de cette entreprise. Pour l’instant, nous n’avons pas de preuve, mais des indices convergents. Je n’affirme rien, mais nous sommes en droit de nous poser des questions », soutient le maire. « Nous avons des témoignages. Nous voulons qu’il y ait des contrôles de rigueur. Nous, nous ne sommes pas compétents. Nous avons averti le préfet. L’affaire est prise très au sérieux par les services de l’État. » Le premier adjoint au maire et le directeur général des services ont même rencontré les repreneurs de l’entreprise. « A priori, il n’y aurait pas de risques sanitaires, mais on ne peut pas tolérer que des habitants se plaignent si longtemps et ne puissent pas ouvrir leurs fenêtres. »

Contactée vendredi, l’entreprise, dont le siège est installé dans le secteur de Thionville, n’avait pas encore, dimanche, répondu à notre demande d’informations.

Lisa Lagrange (Le Républicain Lorrain)